En
ce moment au Museo Histórico de Buenos Aires
Cornelio de Saavedra, situé Crisólogo Larralde 6309,
dans le Parque General Paz qui fait lui-même partie du quartier
de Saavedra, à la limite de Villa Urquiza, se tiennent deux
expositions, dont une (annonce ci-dessus) est inaugurée ce
midi.
La
première de ces expositions temporaires célèbre
le bicentenaire de la création de l'Hymne national, selon une
commande passée aux musiciens et aux poètes du pays par
l'Assemblée de l'An XIII, dont on fêtait le bicentenaire
de la première réunion le 31 janvier dernier (voir mon article publié ce jour-là). Il s'agit de l'exposition
qui revient tous les ans en mai puisque l'hymne a été
créé le 11 mai, dans le mois où pour la première
fois les futurs Argentins ont célébré le 25 mai
(anniversaire de l'abolition de la vice-royauté) comme fête
nationale, dans une nouvelle étape vers ce dont l'histoire
était en train de faire une déclaration d'indépendance
progressive (1).
La
seconde exposition se tient depuis aujourd'hui jusqu'au 30 juin et
elle a pour thème des gravures de Marta Pérez Temperley
sur l'implantation du chemin de fer en Argentine et singulièrement
à Buenos Aires, à partir de 1857. L'importation de
cette technologie, déjà très commune en Europe,
fut pour l'Argentine une révolution économique et
géographique car elle permit de raccourcir les distances et
surtout le temps pour les parcourir entre la capitale et les grandes
villes de l'intérieur du pays, ce qui était très
important à l'heure où la République Argentine
venait de se doter d'une constitution fédérale selon la
lettre (ce qui n'empêcha pas une pratique politique largement
centralisatrice) et tentaient de soigner les plaies d'une quarantaine
d'années de guerre intestine acharnée.
Les
œuvres exposées, riches de toutes sortes d'ocres et de bruns,
s'harmonisent avec la saison. C'est l'automne en Argentine.
Le
Museo Histórico Cornelio de Saavedra est consacré à
la Buenos Aires du XIXème siècle. Il expose
des collections très riches sur les différentes phases
de ce siècle très mouvementé dans une maison qui
fut un jour celle d'un neveu de Cornelio de Saavedra, président
de la Junta (Primera Junta) issue du mouvement insurrectionnel du 25 mai 1810 (cliquez sur le raccourci Bicentenaire de la Révolution de Mai, dans la partie médiane de la Colonne de droite).
Entrée
: 1 $ (gratuité le mercredi). A voir. Même si c'est loin
de tout... Et puis le parc doit être très joli en cette
saison.
Pour
aller plus loin :
voir
la page consacrée aux expositions dans le sous-site Internet
du musée.
(1)
En 1813, l'Espagne ploie encore sous le joug français. Les
pays d'Amérique du Sud hésitent à l'abandonner.
Ce qu'ils feront plus facilement après le retour désastreux
sur le trône d'un Fernando VII ivre de vengeance et prêt
aux pires exactions pour ramener les anciennes colonies dans le giron
espagnol. Heureusement, il n'en aura jamais la possibilité ni
politique ni économique malgré tous ses efforts pour
rallier à lui les puissances européennes. Il
n'obtiendra que deux aides réelles : la première qui
sera un échec, une déclaration du Pape appelant les
peuples américains à rester fidèles au monarque
ibérique, et une expédition de la France légitimiste
et ultra-royaliste de la Restauration qui viendra mettre fin, en
1824, à une tentative de révolution libérale
dans la Péninsule même. Et celle-là sera un
succès. Mais presque tous les Etats américains avaient
alors acquis leur indépendance et plus personne n'était
en mesure de revenir sur la chose acquise.