Pour la cinquième année consécutive,
le Centre culturel Nos Enfants (ECuNHi), de l'ONG Madres de Plaza de Mayo,
propose une demi-journée festive pour les enfants en hommage à
María Elena Walsh, une très grande auteur argentine de chansons,
théâtre et contes pour enfants.
Ce mini-festival se tient cet
après-midi, le 7 novembre 2015, à 14h, qu'il pleuve ou qu'il fasse
beau. L'année dernière, 7500 enfants sont venus, une foule
considérable dans cet ancien hangar de mécanique perdu au milieu du
gigantesque campus de l'ex-ESMA, une école de la marine qui abrita
un centre de détention et de torture sous la Dictature, avant d'être
démilitarisée par le gouvernement démocratique puis transformée
il y a quelques années en centre de la Mémoire et des Droits de
l'Homme, avec un bâtiment affecté à chaque ONG qui opére dans ce
domaine ainsi qu'au Secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme (le
Centro para la Memoria Haroldo Conti).
L'entrée est libre et gratuite. Le
programme diversifié : théâtre, clowns, acrobatie, musique,
chanson, mime et un petit salon du livre, du disque et de
l'instrument de musique.
L'événement a toujours été conçu
comme un lieu de rencontre ouvert à tous, un lieu d'accès à la
culture pour tous les enfants, quel que soit leur statut social,
alors que le centre est situé en plein Palermo, dans la Buenos Aires
patricienne et bourgeoise par excellence. L'ONG Madres de Plaza de
Mayo a voulu, depuis très longtemps, que sa lutte autour de la
recherche des disparus de la Dictature et de la conduite des procès
contre les bourreaux débouche sur une action sociale, sur une lutte
contre la discrimination et la pauvreté, contre l'illettrisme et
l'exclusion culturelle.
Ce cinquième festival MEW prendra donc
une signification particulière aujourd'hui, au surlendemain de
l'identification d'un nouveau petit-fils de Abuelas et en pleine
campagne électorale entre ce qui apparaît comme deux modèles de
pays, l'un tâchant d'élever le niveau de vie des couches populaires
et de la classe moyenne et l'autre ne faisant de la loi du marché le
parangon de l'ordre du monde.
Pour aller plus loin :
lire l'article d'hier dans Página/12
avec interview de la co-directrice de ECuNHi, qui est aussi la fille
de la ministre de la Culture, un népotisme qui est fortement
reproché au Gouvernement sortant
lire la dépêche de Télam
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l'institution.