Image diffusée par Pepe Kokubu pour l'occasion. A l'arrière-plan, la rue Corrientes à l'est de l'Obélisque et à la hauteur des plus emblématiques cinémas |
La Academia Nacional del Tango rendra
hommage aux artistes japonais le jeudi 12 novembre 2015 de 19h30 à
21h30, en présence de Son Excellence l'Ambassadeur du Japon en
Argentine.
Une table-ronde réunira tout d'abord
Raúl Garello (bandonéoniste et compositeur), Luis Alposta (poète
et auteur de la première monographie sur l'histoire du tango dans
l'archipel nippon), Graciela Susana (chanteuse et compositrice
argentine très connue au Pays du Soleil Levant), Pepe Kokubu –
surnommé el Ponja (1) malevo (chanteur d'ascendance japonaise) et
Gabriel Soria, le président de l'institution, qui a lui aussi
travaillé la question.
Il sera beaucoup question de la toute
première chanteuse de tango du Japon : Ranko Fujisawa, qui vint
même chanter à Buenos Aires et fut accompagnée par l'orchestre de
Aníbal Troilo, Pichuco, alors même qu'elle chantait phonétiquement.
Le chanteur Ikuo Abo sera lui aussi à l'honneur.
Couverture de la passionnante monographie de Luis Alposta |
La table ronde portera notamment ses
réflexions sur les concepts de l'esthétique japonaise que l'on
rassemble sous le trio d'adjectifs Wabi-Sabi-Shibui, qui définissent
la beauté, le bon goût et l'harmonie dans l'archipel.
Un espace artistique réunira ensuite
des artistes des deux pays pour un moment musical.
La soirée est accessible sur
invitation.
Les relations entre l'Argentine et le
Japon sont assez anciennes et elles ont très vite débouché sur des
échanges culturels, même si c'est par l'intermédiaire de Paris que
le tango a pris racine au Japon à la fin des années 1920 grâce au
richissime et élégant baron Megata. En 1967, à l'occasion de la
première visite impériale à Buenos Aires, la communauté japonaise
d'Argentine a offert à la capitale fédérale, en plein Palermo des
bois et lacs, un jardin exquis, aujourd'hui confié à une
association concessionnaire nippo-argentine qui impose des prix très
élevés à l'entrée générale (50 $ARG), au restaurant et au salon
de thé, avec toutefois la gratuité de l'entrée pour les retraités,
les enfants et une fois par semaine pour tous les Argentins et
résidents sur présentation d'une pièce justificative.
Le Jardín Japonés, tel que je l'ai vu en août 2007 |
Cet hiver, l'équipage d'un bâtiment
de la Marine japonaise a participé à l'hommage à San Martín le 17
août au pied du monument au Padre de la Patria, en présence de
l'Ambassadeur.
Pour en savoir plus :
lire la notice biographique de Ikuo Abo
sur Todo Tango, elle est signée par Luis Alposta
consulter la page de Ranko Fujisawa,
sur cette encyclopédie en ligne du tango argentin avec une notice
biographique du même auteur (ces articles sont bien entendu écrits
en espagnol).
Vous trouverez sur Todo Tango des
enregistrements de ces deux voix exceptionnelles de l'histoire du
genre.
Le Jardín Japonés dispose d'un site Internet et d'une page Facebook.
(1) El Ponja, le japonais. Ponja est
tout simplement le verlan de Japón.