lundi 9 novembre 2015

Soirée hommage au Japon [à l'affiche]

Image diffusée par Pepe Kokubu pour l'occasion.
A l'arrière-plan, la rue Corrientes à l'est de l'Obélisque
et à la hauteur des plus emblématiques cinémas

La Academia Nacional del Tango rendra hommage aux artistes japonais le jeudi 12 novembre 2015 de 19h30 à 21h30, en présence de Son Excellence l'Ambassadeur du Japon en Argentine.

Une table-ronde réunira tout d'abord Raúl Garello (bandonéoniste et compositeur), Luis Alposta (poète et auteur de la première monographie sur l'histoire du tango dans l'archipel nippon), Graciela Susana (chanteuse et compositrice argentine très connue au Pays du Soleil Levant), Pepe Kokubu – surnommé el Ponja (1) malevo (chanteur d'ascendance japonaise) et Gabriel Soria, le président de l'institution, qui a lui aussi travaillé la question.

Il sera beaucoup question de la toute première chanteuse de tango du Japon : Ranko Fujisawa, qui vint même chanter à Buenos Aires et fut accompagnée par l'orchestre de Aníbal Troilo, Pichuco, alors même qu'elle chantait phonétiquement. Le chanteur Ikuo Abo sera lui aussi à l'honneur.

Couverture de la passionnante monographie de Luis Alposta

La table ronde portera notamment ses réflexions sur les concepts de l'esthétique japonaise que l'on rassemble sous le trio d'adjectifs Wabi-Sabi-Shibui, qui définissent la beauté, le bon goût et l'harmonie dans l'archipel.

Un espace artistique réunira ensuite des artistes des deux pays pour un moment musical.

La soirée est accessible sur invitation.

Les relations entre l'Argentine et le Japon sont assez anciennes et elles ont très vite débouché sur des échanges culturels, même si c'est par l'intermédiaire de Paris que le tango a pris racine au Japon à la fin des années 1920 grâce au richissime et élégant baron Megata. En 1967, à l'occasion de la première visite impériale à Buenos Aires, la communauté japonaise d'Argentine a offert à la capitale fédérale, en plein Palermo des bois et lacs, un jardin exquis, aujourd'hui confié à une association concessionnaire nippo-argentine qui impose des prix très élevés à l'entrée générale (50 $ARG), au restaurant et au salon de thé, avec toutefois la gratuité de l'entrée pour les retraités, les enfants et une fois par semaine pour tous les Argentins et résidents sur présentation d'une pièce justificative.

Le Jardín Japonés, tel que je l'ai vu en août 2007

Cet hiver, l'équipage d'un bâtiment de la Marine japonaise a participé à l'hommage à San Martín le 17 août au pied du monument au Padre de la Patria, en présence de l'Ambassadeur.

Pour en savoir plus :
lire la notice biographique de Ikuo Abo sur Todo Tango, elle est signée par Luis Alposta
consulter la page de Ranko Fujisawa, sur cette encyclopédie en ligne du tango argentin avec une notice biographique du même auteur (ces articles sont bien entendu écrits en espagnol).
Vous trouverez sur Todo Tango des enregistrements de ces deux voix exceptionnelles de l'histoire du genre.
Le Jardín Japonés dispose d'un site Internet et d'une page Facebook.



(1) El Ponja, le japonais. Ponja est tout simplement le verlan de Japón.