jeudi 15 novembre 2018

Inculpée pour avoir couvert le président [Actu]

Une une inventive et agressive, caractéristique de ce quotidien

Laura Alonso, la toujours souriante et éternellement fringante Madame Anti-Corruption du gouvernement de Mauricio Macri, vient de se faire épingler par la justice argentine qui l'a inculpée pour manquement au devoir de sa charge parce qu'elle a étouffé une enquête sur des affaires suspectes de l'actuel président : le groupe industriel et financier de la famille Macri a pris le contrôle de la poste nationale argentine (Correo Argentino) en en obtenant (légalement) la concession pendant le mandat présidentiel de Carlos Menem. Or le groupe Macri n'a pas acquitté la dette ainsi contractée, qui se montait déjà en 2001 à près de 300 millions de pesos.

L'Office Anti-Corruption (AO) aurait donc dû mener une enquête avec rigueur et longueur de temps mais Laura Alonso a très vite fermé le dossier sous prétexte que l'affaire ne relevait d'aucun conflit d'intérêts. Un argument qui ne tient pas debout puisqu'il s'agit de la famille du chef de l'Etat et d'une concession de service public.

Trois parlementaires de l'opposition ont donc porté l'affaire devant la justice et une procureure fédérale demande désormais des comptes à la dignitaire. C'est la juge Servini de Cubría qui prend en charge l'instruction. Elle est bien connue pour le rôle qu'elle a joué dans plusieurs restitutions d'identité à des adultes enlevés en bas âge à leur famille par la dictature.

La Nación était hier matin le seul quotidien national à ne pas aborder le sujet dans son édition imprimée et Página/12 le seul à en faire sa une.

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