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Buenos
Aires s'apprête à recevoir les chefs d'Etat et de gouvernement du
G20, avec leur suite, le vendredi 30 novembre prochain, dans le nord
de la ville. Pour ce faire, la capitale argentine sera paralysée du
jeudi 29 au samedi 1er
décembre, avec des quartiers complètement interdits, même aux
piétons, et une suspension du service des transports publics :
pas de train, pas de métro, pas de bus (ou très peu) et pas de car
de moyenne et longue distance. Il n'y aura pas non plus de
circulation fluviale. La liaison par bateau avec Montevideo sera
suspendue. Il en ira de même des avions qui s'envolent d'habitude de
l'aéroport Jorge Newberry, qui dessert les destinations intérieures
ou frontalières. L'aéroport est le voisin immédiat du domaine de
Costa Salguero, où se tiendront les réunions politiques. Les vols
internationaux seront réduits à Ezeiza mais également sur les
aéroports secondaires qui entourent Buenos Aires (à Morón, à El
Palomar et à San Fernando).
Comme
toujours dans ces cas-là, il est prévu un déploiement inouï de
forces de l'ordre.
"Heureux ceux qui pourront partir bien loin de Buenos Aires" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
On
attend dix mille participants, fonctionnaires nationaux et
internationaux (Union Européenne ou FMI), hommes d'affaires, membres
d'ONG et journalistes qui intégreront les délégations officielles,
3.500 fonctionnaires de sécurité surtout chinois, états-uniens et
russes, et 13.400 agents de sécurité fédéraux (policiers
fédéraux, gendarmes, préfecture navale pour surveiller le Río de
la Plata et ses affluents, et policiers aéroportuaires), assistés
de 9.000 agents de la force publique locale (Province et Ville
Autonome de Buenos Aires). Déploiement d'hélicoptères dans le ciel
et de navires militaires sur le Río ! Etonnez-vous après cela
que la ministre de la Sécurité, avec son visage toujours aussi peu
aimable, a osé inviter les Portègnes à quitter la ville pendant ce
week-end (comme si tous avaient les moyens de le faire). Le vendredi a d'ailleurs été déclaré férié dans la
capitale.
Le
dîner de gala se tiendra au Teatro Colón, en plein centre-ville.
Certains musées et hôtels seront fermés (le MALBA) ou cernés par
un périmètre de sécurité.
La
situation est si tendue que la ministre a même annoncé qu'elle
avait demandé au prix Nobel de la Paix Adolfo Pérez Esquivel de
garantir que les manifestants altermondialistes attendus en grand
nombre ne fassent aucun dégât. Pérez Esquivel, qui participe au
forum de gauche du Contre-Sommet, a démenti l'information en
envoyant la ministre se faire voir chez les Grecs et en rappelant que
la responsabilité qu'elle entend lui faire porter est précisément
une prérogative régalienne qui lui est déléguée. Et toc !
Quand
aux duettistes de la une de Página/12, le dessinateur Daniel Paz et
le scénariste Rudy, ils s'en donnent à cœur-joie, chaque jour leur
fournissant un motif de caricature.
Dessin
de Daniel Paz et Rudy, le 17 novembre
L'homme : Le
niveau de xénophobie, je trouve ça inquiétant.
Ce n'est pas que
les Boliviens, les Péruviens et les Paraguayens
qu'on veut ficher
dehors.
Patricia
Bullrich (la ministre de la Sécurité) : Je recommande aux
Portègnes
de quitter la ville.
Traduction
© Denise Anne Clavilier
Dessin
de Daniel Paz et Rudy, le 18 novembre
La
barbouze bas de plafond : Pour le G20, nous avons un dispositif
sophistiqué
pour détecter les terroristes. Il n'y a qu'un os.
Patricia
Bullrich : Quoi donc ?
La
barbouze : Les alarmes pourraient bien se mettre à sonner
quand Trump arrivera
Traduction
© Denise Anne Clavilier
Dessin
de Daniel Paz et Rudy, le 19 novembre
Mauricio
Macri : Ici, vous allez être super en sécurité,
que je dis à tous les invités du G20.
que je dis à tous les invités du G20.
La seule chose que vous avez à redouter,
c'est nos prix !
Traduction
© Denise Anne Clavilier
Pour
en savoir plus :
lire
l'article de Página/12, qui supplie les pouvoirs publics de ne pas
bombarder Buenos Aires tant les alertes à la bombe se sont
multipliées depuis une semaine, souvent pour rien
lire
l'article de Clarín
Sur
les déclarations de Pérez Esquivel :
lire
l'article de La Prensa
Ajout du 22 novembre 2018 :
lire l'article de Página/12 sur le démenti cinglant de Pérez Esquivel
Ajout du 22 novembre 2018 :
lire l'article de Página/12 sur le démenti cinglant de Pérez Esquivel