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ne perd jamais son humour, un humour dans la grande tradition
caustique du carnaval : le gouvernement a obtenu assez
facilement le vote de son budget 2019, le premier après le nouvel
endettement auprès du FMI. Alors bien sûr, les députés et
sénateurs de l'opposition ont fait tous leurs efforts pour
argumenter contre ce projet de loi, Cristina Kirchner en tête (dont j'ai écouté ce matin la longue prise de parole - elle n'a rien perdu de son éloquence,
même si elle semble physiquement quelque peu marquée par les incessantes difficultés judiciaires qu'elle traverse depuis trois
ans) mais plusieurs membres de cette même opposition ont donné leur
voix à la majorité.
Bien
sûr, il y a eu des manifestations sur la Plaza de Congreso dans la
journée d'hier, sans dégât matériel cette fois-ci, semble-t-il,
mais sans ébranler les parlementaires.
La vignette de ce jour de Daniel Paz et Rudy fait allusion à une vidéo publiée il y a quelques jours par Macri sur les réseaux sociaux Il s'y montre s'appliquant une lotion contre la calvitie |
L'homme debout : Macri a essayé un produit contre la chute des cheveux
L'homme assis : Ce serait bien qu'il en essaye un contre la chute de l'emploi
Traduction © Denise Anne Clavilier
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n'a donc pas d'autre solution que de tâcher d'en rire avec cette une
où une paire de ciseaux jaune (1) coupe dans tout, la santé, l'éducation, la
culture, les travaux publics, le logement et même dans le titre du
quotidien, et occupe toute la une. Avec pour gros titre un nouveau
jeu de mot : "Pour toucher le fond" [monétaire international]. En
dessous du titre, la rédaction a ajouté cette étrange phrase du
ministre de l'Economie, Nicolás Dujovne : « Jamais on n'a
fait une politique de rigueur d'une telle amplitude sans que le
gouvernement ne tombe ». Et en manchette, les titreurs ont
choisi une interview d'une dirigeante d'Attac, alors que le gouvernement
laisse entendre que les altermondialistes prépareraient des manifestations violentes (façon black blocks) contre les chefs d'Etat du G20 qui doivent se réunir à Buenos Aires
le 30 novembre, et un article sur le sort du sous-marin ARA San Juan,
dont on ne sait toujours pas ce qu'il est devenu, un an après sa
disparition des radars quelque part dans l'Atlantique sud.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Clarín
(1) Le jaune est la couleur du parti du président Macri, le PRO.