La Conmebol, la fédération sud-américaine du
football, a rendu son verdict : le match retour de la finale de
la Copa Libertadores se jouera le dimanche 9 décembre, à 19h30
(heure locale), à Madrid, au stade Sebastián Bernabéu, entre les
deux équipes argentines, dont la fédération a jugé que leur pays
était incapable d’assurer la sécurité de la rencontre… Peut-on
infliger plus cinglante humiliation aux Argentins qui continuent à
vibrer comme un seul homme aux enjeux de décolonisation économique
et culturelle, deux cents ans après avoir déclaré son indépendance
de l’Espagne, de son roi et de toutes les autres puissances
étrangères ? Comble de l’humiliation, cette décision tombe
en plein milieu de la rencontre au sommet du G20, devant une bonne
partie de l’Europe et en présence de pays émergents eux aussi décolonisés, comme le
Brésil et l’Afrique du Sud !
En bas : "un châtiment mérité", dit le second gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Même
le président Mauricio Macri, pourtant assez peu doué pour défendre
l’orgueilleuse susceptibilité indépendantiste de son pays, a
piqué une colère noire en plein G20 contre cette décision des
instances footeuses, qu’il connaît bien puisque il a été
pendant des années le président du Boca Juniors (c’était avant
qu’il se lance dans la politique partisane et qu’il pose sa
candidature au parlement puis à des charges exécutives).
En haut en manchette : le grand duel sera à Madrid En espagnol, duelo veut dire "duel" mais aussi "douleur morale", "deuil" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Et El Diez, D10S, Diego Maradona, s'est fendu d'une bordée d'injures à l'attention des dirigeants de son sport et de son métier.
Par
ailleurs, la Conmebol contingente la capacité de représentation des
deux clubs concurrents et sanctionne (ce qui est juste, au regard de
la jurisprudence ordinaire de la FIFA) le club de River Plate, dont
les supporters (ou supposés tels) sont à l’origine des émeutes
qui ont empêché que le match se joue au Monumental.
Chaque
équipe ne pourra envoyer en Espagne que 70 personnes en tout et pour
tout, toutes catégories comprises (présidence du club, techniciens,
soigneurs, médecins et joueurs, qui devront supporter la différence thermique entre le début d'été plutôt chaud de Buenos Aires et l'hiver glacial du plateau continental où est plantée la capitale espagnole). La fédération argentine ne pourra
envoyer que 20 représentants (pour une finale du la Libertadores,
c’est peu).
En manchette, en haut, sur toute la largeur Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
River
Club est condamné à une amende de 400.000 dollars US et à deux
matchs de compétition officielle à huis clos.
Aucun
des deux clubs n’est satisfait de cette décision. Boca Juniors ira
jouer mais a rendu publique son intention de faire appel.
Et
que dire des supporters qui devront débourser des sommes
considérables pour prendre l’avion sans délai pour se rendre à
Madrid, où ni le logement ni le stade ne sont gratuits !
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de La Prensa (qui estime la sanction méritée)
lire
l’article de Clarín
lire
l’article de La Nación sur l’échec du football argentin
lire
l’article de La Nación sur la patriotique colère du président Macri pendant
la réception officielle du G20.
Ajout du 2 décembre 2018 :
lire cette analyse de Página/12 qui enfonce le clou en parlant de la Coupe des Conquistadors d'Amérique à Madrid. Il faut avouer que le choix est vraiment suffoquant de la part d'une instance qui siège à Asunción !
lire cet article de La Prensa sur le recours judiciaire interposé par River Plate contre le transfert de la rencontre à Madrid. Le club se dit gravement offensé. Et avec juste raison, même si ce sont des personnes portant ses couleurs qui sont à l'origine de cette décision ;
lire cet article de Clarín pour qui, malgré tous les recours de la terre, le transfert est irrévocable et les places du Bernabéu sont déjà en vente
lire cet article de La Nación qui, depuis Madrid, montre que les madrilènes sont assez peu enthousiastes à l'idée de recevoir la rencontre sportive portègne dans leur ville
Ajout du 4 décembre 2018 :
lire cet article de Página/12 sur l'appui apporté désormais par Mauricio Macri au dépaysement du match, à la suite d'une agression qu'a subie Gianni Infantino, le président de la FIFA, au salon de thé du stade Monumental (il s'est fait cracher dessus). Mauricio Macri aurait argumenté que ce crachat était pire que le jet de projectiles (subi par le bus de son ancienne équipe, Boca Juniors).
Ajout du 5 décembre 2018 :
lire cet article de La Prensa sur les deux vols que Aerolineas Argentinas, la compagnie nationale toujours publique, affrète entre Buenos Aires et Madrid pour emmener les supporters.
Ajout du 2 décembre 2018 :
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Ajout du 4 décembre 2018 :
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Ajout du 5 décembre 2018 :
lire cet article de La Prensa sur les deux vols que Aerolineas Argentinas, la compagnie nationale toujours publique, affrète entre Buenos Aires et Madrid pour emmener les supporters.