dimanche 25 novembre 2018

Bientôt le G20 et une équipe de foot attaquée dans Palermo [Actu]

La Prensa fait le lien entre deux émeutes sur deux grandes artères urbaines
en haut, l'avenida Libertador, à Buenos Aires
en bas, les Champs Elysées, à Paris
Pas mal vu !
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Hier après-midi, devait se tenir le match retour de la finale de la Copa Libertadores, au Monumental, au nord de Buenos Aires, entre Boca Juniors (visiteur) et River Plate (résident), en présence des seuls supporters de ce dernier club. Les spectateurs étaient déjà placés dans les gradins lorsque, en arrivant dans le quartier, le car du joueurs du Boca, un  beau bus de la très célèbre entreprise Flecha Bus, a été pris d’assaut par des groupes de supporters violents de River qui l’ont attaqué à coups de pierre, de projectiles en métal, de bouteilles… Vitres fracassées, joueurs blessés, chauffeur atteint qui s’évanouit au volant…

La Nación a choisi de montrer une photo
du bus sous les jets de projectiles des supporters adverses
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Les spectateurs ont été évacués du stade et les blessés du Boca Juniors soignés sur la pelouse pendant que l’équipe de River se solidarisait avec leurs confrères attaqués. Les forces de police avaient été mal distribuées dans la ville et le bus n'était pas escorté à la hauteur des enjeux, le gouvernement semblant tout absorbé par la préparation politique et technique du G20, vendredi prochain.

L’équipe de Boca, très notablement diminuée par les blessures de ses joueurs, refuse que le match soit simplement reporté au lendemain. L’équité sportive n’y trouverait pas son compte. Mais, d’une manière absurde ou cynique, la fédération internationale sud-américaine, soutenue par la FIFA, exige la tenue du match aujourd’hui, à 17h, sous peine de sanctions contre Boca Juniors. Comme dit l’un des joueurs vedettes, grièvement blessé à l’œil, autant donner tout de suite la victoire à River Plate !

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Le gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires est montré du doigt pour son incapacité à assurer la sécurité du match et la paix civile dans la rue, ce qui n’est pas nouveau. Il y a des années que ces bandes de supporters du River font des quartiers nord de Palermo et de Belgrano un enfer à chaque match que leur équipe perd au Monumental et que les soirs de match, les riverains se calfeutrent chez eux.

Página/12 a choisi sa cible : la ministre fédérale de la Sécurité, Patricia Bullrich
En dessous, un joueur de Boca blessé
En dessous, le car du Boca Juniors pendant l'attaque
En gros tire : une phrase d'il y quelques jours de Bullrich :
"A côté du G20, un Boca-River c'est une chose plutôt mineure"
Il faut croire que non !

Le président Mauricio Macri, ancien président du Boca Juniors, dénonce l’incurie de son successeur à la tête de la Ville, qui en a autant à son service. Un spectacle lamentable en toutes circonstances mais encore plus à cinq jours d’une réunion au sommet du G20 dans la capitale argentine qui a choisi d’accueillir ses hôtes dans ce quartier de Palermo. Une honte internationale vivement ressentie par les portègnes, l’ensemble des Argentins et par la presse, aux premières loges pour la commenter.

Pour en savoir plus :
lire le récit du chauffeur de Boca Juniors rapporté par La Nación