Hier après-midi, devait se tenir le match retour de la finale de la
Copa Libertadores, au Monumental, au nord de Buenos Aires, entre Boca
Juniors (visiteur) et River Plate (résident), en présence des seuls
supporters de ce dernier club. Les spectateurs étaient déjà placés
dans les gradins lorsque, en arrivant dans le quartier, le car du joueurs du Boca, un beau bus de la très célèbre entreprise Flecha Bus, a été pris d’assaut par des groupes de supporters
violents de River qui l’ont attaqué à coups de pierre, de
projectiles en métal, de bouteilles… Vitres fracassées, joueurs
blessés, chauffeur atteint qui s’évanouit au volant…
La Nación a choisi de montrer une photo du bus sous les jets de projectiles des supporters adverses Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Les spectateurs ont été
évacués du stade et les blessés du Boca Juniors soignés sur la
pelouse pendant que l’équipe de River se solidarisait avec leurs
confrères attaqués. Les forces de police avaient été mal distribuées dans la ville et le bus n'était pas escorté à la hauteur des enjeux, le gouvernement semblant tout absorbé par la préparation politique et technique du G20, vendredi prochain.
L’équipe de Boca,
très notablement diminuée par les blessures de ses joueurs, refuse
que le match soit simplement reporté au lendemain. L’équité
sportive n’y trouverait pas son compte. Mais, d’une manière
absurde ou cynique, la fédération internationale sud-américaine,
soutenue par la FIFA, exige la tenue du match aujourd’hui, à 17h,
sous peine de sanctions contre Boca Juniors. Comme dit l’un des
joueurs vedettes, grièvement blessé à l’œil, autant donner tout
de suite la victoire à River Plate !
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Le gouvernement de la
Ville Autonome de Buenos Aires est montré du doigt pour son
incapacité à assurer la sécurité du match et la paix civile dans
la rue, ce qui n’est pas nouveau. Il y a des années que ces bandes
de supporters du River font des quartiers nord de Palermo et de
Belgrano un enfer à chaque match que leur équipe perd au Monumental
et que les soirs de match, les riverains se calfeutrent chez eux.
Le président Mauricio
Macri, ancien président du Boca Juniors, dénonce l’incurie de son
successeur à la tête de la Ville, qui en a autant à son service.
Un spectacle lamentable en toutes circonstances mais encore plus à
cinq jours d’une réunion au sommet du G20 dans la capitale
argentine qui a choisi d’accueillir ses hôtes dans ce quartier de
Palermo. Une honte internationale vivement ressentie par les
portègnes, l’ensemble des Argentins et par la presse, aux
premières loges pour la commenter.
Pour en savoir plus :
lire le récit du chauffeur de Boca Juniors rapporté par La Nación