mercredi 18 novembre 2020

En Argentine, la bataille de l’avortement légal est engagée [Actu]

"Que ce soit [désormais] la loi", dit le gros titre
En haut : "un peu de justice sociale", allusion
au vote en première instance d'une loi instituant l'ISF
Le vert est la couleur de la militance pour le droit à l'avortement
Les militants contre ce droit arborent le bleu ciel (couleur de la Vierge)

C’était un élément-clé du programme de gouvernement du président Alberto Fernández qui aurait dû être traité dès le début de l’année, à la reprise des sessions parlementaires en mars. Mais la pandémie a tout arrêté.

"Avec la légalisation, il y aura moins d'avortements,
selon A[berto] F[ernández], dit le gros titre
Le quotidien, farouchement hostile à cette mesure,
a évité de choisir entre le vert et le bleu
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Hier, le gouvernement argentin a déposé sur le bureau du Congrès un projet de loi qui légalisera l’avortement. Il est très probable qu’après que l’opposition aura résisté de toutes ses forces, la loi sera votée par les deux chambres.

Clarín, qui n'a pas d'idée arrêtée sur l'avortement,
a choisi d'en faire un titre très secondaire
(en haut, à droite, sous le titre)
Sa page de une est consacrée au vote qui pourrait instaurer l'ISF
(ça, ça intéresse beaucoup plus les actionnaires du journal)
La photo représente les manifestants venus soutenir
la majorité sur la place du Congrès (malgré les mesures sanitaires)

Et cela se voit sur les unes des journaux ce matin.

"Fernández a envoyé le projet de l'avortement
et espère que la Chambre le votera avant la fin de l'année"
La Nación était il y a encore quelques années très hostile à la mesure,
Progressivement, le quotidien est passé à l'indifférence sur le sujet
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Un autre projet de loi avait déjà été présenté au Congrès par le président précédent qui voulait s’acheter un déguisement de progressiste et qui, par la suite, en voyant la réaction hostile de sa majorité, avait reculé en prétendant qu’il était lui-même contre l’avortement (alors qu’il n’a sans doute aucun avis tranché sur la question dont il se désintéresse) et le Congrès avait rejeté le projet à quelques voix de majorité. Il est fort peu probable que le même pataquès se reproduise cette fois-ci.

© Denise Anne Clavilier

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