vendredi 27 novembre 2020

Honneurs funèbres et incidents en pagaille [Actu]

Le président de la Nation et la Première dame hier près du cercueil

Sans surprise eu égard à la foule et à son chagrin démonstratif, lorsque le service d’ordre a fait mine de se mettre à refermer les grilles de la Casa Rosada pour permettre à la famille de conduire Maradona à sa dernière demeure, des heurts ont eu lieu entre la police de la Ville Autonome de Buenos Aires et les gens qui voyaient disparaître leur dernier tête à tête avec leur idole. Dans la foule de Avenida de Mayo, s’étaient glissées des bandes de hooligans (barrabravas, en Argentine) et ceux-là ont entrepris l’assaut du palais présidentiel, non sans dégâts matériels.

"Un dieu sans athée", titre Página/12
sur l'image de ces hommes aux maillots opposés
véritables Montaigu et Capulet du foot portègne
dont je vous parlais hier

Pour tenter de ramener un peu de calme sur le parvis du palais, le président Alberto Fernández s’est montré à la galerie et y a pris la parole. En pure perte.

En haut : "Maison assaillie"
En bas : "Je suis une légende"
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Pourtant, l’hommage avait pu se dérouler dignement (dans les critères argentins pour une personnalité de cette ampleur) et le président comme la vice-présidente, sans parler de nombreux ministres et de divers parlementaires, sont venus s’incliner sur le cercueil, le président y déposant un maillot du premier club professionnel de Maradona, celui du quartier de Paternal, un maillot rouge floqué Argentinos Juniors, le club préféré du président (chaque Argentin a son club dont il est supporter et souvent membre), tandis que son épouse déposait un bouquet de roses rouges. Ils ont salué les membres de la famille et tout le monde a oublié les gestes barrières, comme c’était inévitable. Tout le monde s’embrasse et s’étreint, épidémie ou pas !

"Douleur, débordements, violence"
titre La Nación sur une photo
des admirateurs franchissant la grille de la Casa Rosada
Clarín a préféré mettre en une une photo
de la cérémonie intime au cimetière
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La presse se divise en deux : les journaux mainstream mènent déjà la querelle politique contre ce gouvernement qui serait incapable d’éviter les incidents plébéiens tandis que Página/12 se maintient sur la lancée de la veille, celui de l’hommage populaire. Página/12 publie l’hommage des associations des victimes de la dernière dictature qui salue la mémoire d’un génie du ballon rond et d’un bon citoyen. Maradona, très hostile à la dernière dictature militaire, était très proche de ces associations, en particulier des deux plus connues, Madres de Plaza de Mayo et Abuelas de Plaza de Mayo.

L'Osservatore Romano, daté du 28 novembre
page 1. Cliquez sur l'image pour une haute résolution


L'Osservatore Romano de ce jour, p 5
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Étonnamment, La Prensa rapporte la visite du président à la chapelle ardente comme d’un « adieu émouvant ». C’est le premier miracle posthume de D10s ! Et au Vatican, L’Ossservatore Romano réitère son geste d’hier : il y a encore deux articles longs dans le quotidien, le début du premier en une et le second et la suite de la une à la page 5… On voit que le pape s’y connaît !

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

sur la cérémonie elle-même
lire l’article de Página/12
sur les débordements
sur les messages de associations de droits de l’homme
lire l’article de Página/12
sur les échos à l’étranger
lire l’article de La Nación