samedi 28 novembre 2020

On videra la querelle [politique] devant les tribunaux [Actu]

Le journaliste : Pourquoi cette répression ?
Le flic : C’est notre façon de rendre hommage.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)


Après les échauffourées qui ont marqué l’après-midi de jeudi sur Plaza de Mayo entre police de Buenos Aires et supporters ne supportant pas de ne pas pouvoir approcher le cercueil de leur idole, le secrétaire d’État aux Droits de l’homme vient de déposer plainte contre le gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires sur qui reposait la tâche de maintenir l’ordre pendant toute la durée des cérémonies. A l’appui de sa plainte, il produit six vidéos des événements.

Comme quoi, il faut filmer et diffuser !

Les deux exécutifs, le gouvernement fédéral et le gouvernement municipal, sont de bords opposés et on a bien soupçonné dès jeudi que la municipalité de droite n’allait rien faire pour faciliter les choses à des visiteurs populaires, venus des quartiers modestes et de la banlieue, voire beaucoup plus loin (d’autant que Maradona était encore l’entraîneur d’une équipe de La Plata, à 80 km de Buenos Aires, capitale de la province homonyme, elle-même gouvernée à gauche). Et lors que les incidents ont éclaté, on a vu que la police portègne déployait sa violence habituelle.

"La tension monte entre le gouvernement national
et celui de la Ville à cause de la violence
à la viellée funéraire", dit le gros titre
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Aussitôt que la plainte a été rendue publique, un groupe politique de l’opposition, donc de droite, a aussitôt porté plainte à son tour contre le gouvernement national pour mise en danger de la vie d’autrui par manque de respect des mesures sanitaires contre l’épidémie. La rapidité de cette réaction pourrait laisser penser qu’en effet, la Ville a tout fait pour pourrir la situation et que ça va se voir si le procès va jusqu’au bout. Coupe-feu d’urgence !

Assez étonnant dans ce climat explosif, alors que les élections de mi-mandat arrivent en octobre prochain, Clarín, qui soutient plutôt la municipalité et tient dans un profond mépris le gouvernement national, a publié dans le corps de son article l’intégralité de la plainte déposé par le secrétaire d’État national aux Droits de l’homme !

Première page du dépôt de plainte :
la description des faits incriminés
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En fait, il semblerait que les torts soient partagés : la Casa Rosada n’a pas pris en compte la possibilité plus que probable d’une irruption de groupes de hooligans chauffés à blanc et capables de tout, comme c’est trop souvent le cas à l’occasion des grands matches de football. Son service d’ordre a été débordé. De leur côté, les autorités policières municipales ne tiennent pas leurs troupes, elles-mêmes formées de manière très insuffisante et trop armées pour ce peu de formation reçu.

© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :
lire l’article de La Prensa sur la plainte adverse