"Hors la loi", dénonce le gros titre Au-dessus, le rapport de la commission bicamérale En dessous, la fabrication de Sputnik en Argentine |
Saisi en urgence par le gouvernement national, un juge fédéral a sommé hier soir le gouvernement local de la Ville de Buenos Aires de fermer les écoles et de passer aux cours à distance conformément au décret présidentiel de jeudi dernier, jusqu’à ce que la Cour suprême tranche le litige qui s’est levé en la matière entre la Ville et l’État fédéral. Ce juge a ainsi infirmé la décision de son confrère portègne qui s’était à tort reconnu compétent, avant d’être démenti par la Cour suprême fédérale qui a revendiqué pour elle-même le droit d’en juger. Ce qui semble logique : un contentieux portant sur une décision fédérale doit être porté devant un tribunal fédéral.
Malgré
cette confirmation des dispositions prises par le président, le chef
de gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires maintient
aujourd’hui encore les écoles ouvertes et invite les parents à y
envoyer leurs enfants. Ce faisant, il contrevient à l’ordre
constitutionnel qui à l’heure actuelle laisse le dernier mot au
juge fédéral qui s’est prononcé hier.
"La Ville confirme que les écoles resteront ouvertes,
malgré une décision de justice" dit le gros titre
En dessous, une famille proteste sur son balcon
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Ce viol de la constitution argentine ne laisse personne indifférent. Il entraîne de nombreuses plaintes devant la justice contre Horacio Rodríguez Larreta, qui se présente chaque jour davantage comme le véritable leader de l’opposition. Celle-ci reconnaît d’ailleurs, par journalistes et éditorialistes interposés, que son attitude est des plus contestables dans un État de droit. Les polémistes eux-mêmes se battent les flancs pour défendre cette posture.
Ce
n’est pourtant pas la première fois qu’un chef de gouvernement
de la Ville Autonome de Buenos Aires se permet de ne pas se plier à
une décision de justice. Mauricio Macri l’a fait à plusieurs
reprises lorsqu’il occupait cette fonction. Il s’est fait ensuite
élire président de la Nation !
"Larreta refuse de reconnaître une décision de justice
et maintient les écoles ouvertes", dit le gros titre
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Dans le même temps où Horacio Rodríguez Larreta refuse d’appliquer une mesure destinée à freiner l’épidémie de covid-19, son ministre de la Santé réclame à son homologue national des respirateurs pour les hôpitaux de la capitale. En effet, une bonne partie de la dotation destinée aux établissements publics a été distribuée à des cliniques privées… Il est difficile par conséquent de considérer que le maintien des cours en présentiels dans les écoles relève de quelque manière que ce soit d’une préoccupation pour le bien commun. Celui-ci semble bien être le cadet des soucis de ce gouvernement municipal qui veut avant tout se placer dans la course électorale pour le scrutin de mi-mandat d’ici six mois.
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aller plus loin :