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Hier, le président Alberto Fernández a invité les différents gouverneurs à une réunion pour définir les nouvelles mesures à prendre à partir de samedi pour lutter contre l’épidémie. Et cette fois-ci, Horacio Rodríguez Larreta (Ville Autonome de Buenos Aires) a accepté d’appliquer les mesures qui sortiront de cette réunion sous la forme d’un décret présidentiel à publier demain.
Or depuis quinze jours, Rodríguez
Larreta refuse obstinément d’appliquer le décret présidentiel
qui a suspendu pour 15 jours, jusqu’au 30 avril, les cours en
présentiel et toutes les activités en intérieur : les écoles
continuent donc à recevoir leurs élèves à Buenos Aires (mais 40 %
des enfants ont été gardés à la maison par leurs parents en
télétravail) et de nombreux restaurants continuent à servir en
salle parfois au-delà du couvre-feu (1). Il avait
annoncé qu’il ne se plierait qu’à une décision de la Cour
suprême nationale, laquelle ne s’est toujours pas prononcée et
aura donc laissé courir les délais jusqu’au dernier jour concerné
pour l’école à distance.
"A partir de samedi, extension du confinement avec plus de restrictions pour circuler", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Pendant ces deux semaines, comme
on pouvait s’y attendre, l’épidémie a flambé et l’Argentine
a vu ses voyageurs soumis à des conditions draconiennes d’entrée
dans différents pays, dont la France. Pendant plusieurs jours,
l’Argentine a décompté un demi-millier de morts quotidien.
Plusieurs malades ont même eu le malheur de ne pas trouver à temps
un lit d’hôpital dans Buenos Aires et sa région. La courbe des
décès semble vouloir redescendre. Un peu moins de 300 morts hier.
De cette réunion en visioconférence qui s’est tenue hier, il ressort que le gouvernement va rendre l’actuel régime plus contraignant et limiter encore les possibilités de circuler, surtout dans la région de Buenos Aires, qui est la plus affectée (la plus peuplée aussi). Douze chefs des exécutifs locaux ont participé à ces échanges : le chef de gouvernement de la Ville de Buenos Aires et les gouverneurs des provinces de Buenos Aires, Córdoba, Santa Fe, Mendoza, San Luis, La Pampa, Chubut, Neuquén, Río Negro, Santa Cruz et Tierra del Fuego. C’est la moitié des entités fédérées constituant la République argentine.
Horacio
Rodríguez Larreta aura finalement reconnu que le niveau actuel de
contagion et d’hospitalisation est insoutenable.
L'information est traitée en titre secondaire En bas, le gros titre concerne les soignants qui craquent |
Página/12 et La Prensa mettent à leur une le consensus politique obtenu. De l’autre côté, bien qu’ils ne se soient pas caché le caractère extrémiste de la position prise par Larreta pour se démarquer avec un objectif strictement électoraliste, au risque de voir beaucoup de gens y perdre la vie, Clarín et La Nación préfèrent mettre l’accent sur les prochaines restrictions supplémentaires à la liberté individuelle. Éclairant contraste !
Pour
aller plus loin :
Mise
à jour du 30 avril 2021 :
lire l’article de Página/12
(1) Il pleut beaucoup à Buenos Aires depuis des mois (il a plu tout l’été). Quant à la température, elle commence à baisser au fur et à mesure que l’hiver s’approche.