Contretemps par temps de pandémie : le covid (léger) d’un président vacciné [Actu]

Première injection sous les caméras en janvier dernier

Hier, Alberto Fernández saluait, en qualité de commandant en chef, les anciens combattants des Malouines et leurs camarades morts au combat avec une vidéo où il arborait un masque aux couleurs nationales et orné de la silhouette de l’archipel actuellement sous domination britannique. Le 2 avril marque en effet le souvenir de cette guerre et des militaires, appelés et engagés, qui y ont pris part. Et en privé, il fêtait ses 62 ans. Mais en fin de journée, il a été pris de fièvre (assez modestement : 37,3°) et il a ressenti un léger mal de tête. Il s’est fait tester par test antigénique qui a révélé une positivité au covid-19. Il s’est immédiatement isolé, ce qui est moins difficile pour un chef d’État que pour un citoyen ordinaire, et il a averti ses contacts de deux jours précédents. On attend toutefois la confirmation avec un test PCR. Il est probable aussi que le laboratoire va tâcher de savoir par quel variant le patient a été infecté.

Le problème est qu’il a été pleinement vacciné avec Sputnik V et que cette information relance toutes les peurs, y compris les plus irrationnelles, dans le contexte de seconde vague qui arrive sur l’Argentine et en général sur l’Amérique du Sud (le Chili et l’Uruguay, en particulier, font l’expérience tragique d’une hausse impressionnante des cas, des hospitalisations et des décès).

L’institut Gamaleya, qui produit ce premier vaccin russe, a twitté en anglais un message de sympathie et de prompt rétablissement pour Alberto Fernández en rappelant, d’un ton très paisible et très digne, les caractéristiques de l’immunisation induite par son produit : 91,6 % de protection contre la maladie et 100 % contre les formes graves de celle-ci. Il est donc probable que le président argentin se remettra rapidement. Mais ça tombe mal !

Daniel Paz et Rudy ne croyaient pas si bien dire en publiant jeudi dernier leur vignette du jour à la une de Página/12.

L’assistante : Vous allez demander quelque chose avant de souffler vos bougies ?

Fernández : Pas assez bête ! L’année dernière,
j’ai demandé une première année de gouvernement tranquille
et regardez un peu ce qui m’est tombé dessus.

Traduction © Denise Anne Clavilier

Pour éviter toute espèce de délire dans la population et la presse concernant sa situation personnelle, le président a communiqué dès minuit, avec beaucoup de sobriété et même un soupçon d’humour. Il était trop tard toutefois pour que les quotidiens modifient leurs unes de ce matin.

© Denise Anne Clavilier

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Pour en savoir plus :

lire l’article principal de Página/12 sur son site Internet comme pour tous les journaux
lire l’article de La Prensa

lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

Ajout du 4 avril 2021 :

lire cet entrefilet d'hier soir dans La Prensa sur le message rassurant du président, qui se porte très bien avec quelques désagréments très légers