vendredi 16 avril 2021

En campagne électorale, l’opposition sortirait-elle les griffes ? [Actu]

Aucun besoin de traduction pour ce gros titre
Un œil averti reconnaît l'image :
une carte de Buenos Aires et de sa banlieue
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Hier, après les annonces du gouvernement national qui ferme les écoles et tous les établissements d’enseignement pour deux semaines, à Buenos Aires et dans sa banlieue où la courbe de contagion prend une très vilaine tournure et où le plus dangereux des variants brésiliens (baptisé chez nous amazonien et là-bas de Manaus) a été identifié, Horacio Rodríguez Larreta, l’une des figures dominantes de l’opposition de droite (il gouverne la ville autonome de Buenos Aires), a laissé éclater ses désaccords. Il poursuit le gouvernement national en référé devant la justice pour obtenir le droit de laisser les écoles ouvertes. On peut légitimement douter de la sincérité de cette prise de position au regard de la date des élections de mi-mandat qui s’approchent (elles devraient se tenir en octobre) et en considérant l’abandon dans lequel cette droite libérale a toujours laissé l’éducation publique partout où elle est au pouvoir en Argentine.

"Au milieu du malaise à cause de la fermeture des écoles,
réunion entre Fernández et Larreta", dit le gros titre
En bas, la fillette exhibe une phrase de San Martín sur un drapeau
(L'éducation est la plus puissante arme pour changer le monde)
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Ne voulant pas lui laisser le champ libre, le président Alberto Fernández a décidé de recevoir aujourd’hui, dans la matinée, son turbulent opposant qui avait su montrer depuis un an des capacités de conciliation au bénéfice de l’intérêt général mais qui est actuellement coincé par les durs de son parti, parmi lesquels l’ancien président Mauricio Macri se démène d’une manière assez pathétique.

"Les vives critiques de Larreta contre la fermeture des écoles
ont fait passer en force un rendez-vous avec Fernández", dit le gros titre
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De son côté, Axel Kicillof, le gouverneur de la province de Buenos Aires, à laquelle appartient la banlieue de la capitale fédérale, est monté à l’assaut en soutien du président : hier, lors d’une conférence de presse, il a dénoncé la posture électoraliste de son homologue portègne alors que la ville de Buenos Aires apparaît comme l’épicentre de la contagion au covid-19.

"Larreta va en justice mais il aura rendez-vous aujourd'hui
avec Alberto", dit le gros titre
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La querelle fait la une de tous les quotidiens et les deux quotidiens de droite, La Nación (droite libérale) et La Prensa (droite catholique), ont un peu de mal à justifier la posture de Larreta en sachant qu’il est reçu par le chef d’État. Les opposants de droite ont organisé des manifestations devant la résidence présidentielle avec des enfants à qui on a fait porter des pancartes réclamant l’ouverture des écoles. Il est clair que les enfants ont été instrumentalisés, même s’il est très probable qu’ils n’envisagent pas de gaîté de cœur d’être à nouveau coupés de leurs copains et de leurs enseignants. Quant à Clarín, le tabloïd populaire, il préfère exploiter les clichés de cette foule à la nuit tombée...

© Denise Anne Clavilier

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