La commission bicamérale qui contrôle les organismes de renseignement de la République argentine a enquêté sur les activités que ces derniers ont développées pendant le mandat de Mauricio Macri (10 décembre 2015 - 9 décembre 2019) dont un audit interne, ordonné par la nouvelle majorité, a permis de constater qu’elles ont pu constituer des faits d’espionnage et d’écoutes illégales contre des personnalités et des formations politiques et syndicales dont l’ancien président considérait qu’ils formaient son opposition politique et qu’il a cherché à compromettre judiciairement.
Parmi les personnalités ainsi surveillées, il y a aussi des gens de droite comme Horacio Rodríguez Larreta (qui a succédé à Mauricio Macri à la tête de la Ville autonome de Buenos Aires) et abondance de braves gens qui n’avaient rien demandé à personne et qui ont été surveillés parce qu’ils appartenaient à l’entourage familial de l’un ou l’autre des 44 sous-mariniers morts en mission à bord du ARA San Juan.
La commission a présenté hier à 10h son rapport de 383 pages téléchargeable en pdf sur son espace Internet.
Rapport
accablant pour l’ancien président qui s’est servi des moyens de
l’État pour sa carrière politique personnelle. Il est accompagné
par deux synthèses, l’une de l’opposition qui exonère Mauricio
Macri de toute malversation dans l’exercice de ses fonctions,
l’autre de la majorité qui parle d’État mafieux ! Tout
cela ressemble comme deux gouttes d’eau aux écoutes de l’Élysée,
à la différence près que les deux commanditaires se situent aux
antipodes idéologiques l’un de l’autre.
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Seuls les quotidiens Página/12 et Clarín rapportent, chacun à sa manière, l’information dans leur édition papier du jour. Il va sans dire que la publication du rapport va alimenter les argumentations électorales pour la campagne de mi-mandat qui est désormais bien entamée.
La commission appelle désormais de ses vœux l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les juges qui ont trempé dans ces affaires anticonstitutionnelles.
Pour
aller plus loin :
lire l’article de Clarín.