mardi 26 juillet 2022

Il était 20h25, le 26 juillet 1952 [Actu]

"Aventures de l'immortalité", dit le gros titre
sur cette image poignante du cercueil fermé de Evita
au cours de la veillée funèbre
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Le 26 juillet 1952, en fin de journée, Eva Duarte de Perón rendait son dernier souffle, vaincue par un cancer du col de l’utérus, une maladie incurable il y a 70 ans. Cet anniversaire est salué par une multitude de manifestations publiques de toutes sortes : spectacles, conférences, documentaire à la télévision, feuilleton inédit sur une plateforme de VOD, minutes de silence, fleurissement de monuments et de plaques commémoratives, expositions ad hoc et même une marche aux flambeaux ce soir.

Dans Clarín ce matin
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La presse écrite, même la plus traditionnellement anti-péroniste, ainsi que les médias audiovisuels sont remplis à ras-bord de cette commémoration, malgré le voyage du pape François au Canada qui vole souvent la vedette à Evita sur les unes puisqu’il y porte la somptueuse coiffe de plumes que les peuples premiers lui ont offerte hier en remerciement de sa démarche pénitentielle au sujet des crimes commis à leur égard par l’État canadien. Sans oublier une médaille d’or argentine en saut à la perche au championnat mondial d’athlétisme aux États-Unis.

Première page du supplément culturel quotidien
de Página/12 de ce matin
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Eva Duarte, qui s’était fait connaître comme actrice, notamment de théâtre radiophonique, se révéla, aux côtés de son mari épousé à la cathédrale de La Plata en 1946, le président Juan Domingo Perón, démocratiquement élu quelques semaines plus tard, une ardente et efficace militante féministe et sociale qui implanta des changements profonds dans la société argentine (droit de vote des femmes, partage de la responsabilité parentale entre les deux parents, embryon d’État-providence, etc.), toutes conquêtes que le coup d’État de 1955 contre Perón tenta d’abolir et d’enterrer à jamais mais qui refirent néanmoins surface plus tard et qui fleurissent aujourd’hui dans les mouvements comme Ni una menos (contre le féminicide) ou la militance pour la légalité de l’IVG.

En haut, titre principal sur la visite au FMI
de la nouvelle ministre de l'Economie
En dessous, François
A gauche, une buste de Evita
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Lorsqu’elle mourut, la jeune femme à la chevelure blonde et rayonnante n’avait que 33 ans.

Dans La Nación, édition papier, de ce matin
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Ses obsèques donnèrent lieu à la manifestation de deuil populaire la plus spectaculaire de l’histoire argentine, au point que dès le lendemain, son corps fut confié à un embaumeur espagnol puis exposé, quelque temps plus tard, dans un cercueil de verre au siège de CGT jusqu’à sa disparition après le coup d’État de septembre 1955.

Le gros titre commente la visite de la ministre de l'Economie
au FMI : "Avec des amis comme ça...", se plaint le journal de gauche
En haut, à droite, une manchette sur Evita
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Evita repose aujourd’hui au cimetière de Recoleta dans une tombe qui est toujours fleurie et devant laquelle pèlerins et curieux se succèdent sans fin.

Première des 3 pages consacrées au feuilleton
par la revue Ñ
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© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire dans Página/12 l’interview de l’acteur qui interprète le rôle de médecin embaumeur espagnol
lire dans Página/12 l’interview de celui qui joue l’officier qui retira le corps de la chapelle ardente installée depuis trois ans au cœur du siège de la GCT
lire l’article de Página/12 sur le destin de ce personnage historique au cinéma
lire l’article d’hier dans Clarín sur Santa Evita, le feuilleton disponible dès ce soir sur une plateforme du groupe Disney
lire l’article de samedi dans le magazine culturel hebdomadaire du groupe Clarín, Revista Ñ, sur le feuilleton et le sort du corps de la défunte
lire l’article d’aujourd’hui dans Clarín sur le documentaire que s’apprête à diffuser ce soir la télévision publique argentine : un reportage du grand cinéaste argentin, Luis César Amadori, que l’on a récemment retrouvé (le film était réputé perdu depuis le coup d’État de 1955)
lire l’article de La Nación sur les manifestations qui marquent tout au long de la journée le souvenir de la dame
lire l’article de El País, grand quotidien de Montevideo, qui s’intéresse au feuilleton puisque le rôle-titre est tenu par l’actrice uruguayenne Natalia Oreiro.

Ajout du 27 juillet 2022 :
La presse se fait l’écho ce matin des nombreuses manifestations de toutes sortes qui ont eu lieu tout au long de la journée d’hier, dont la présentation publique très bling-bling de
Santa Evita au Teatro Colón (rien que ça ! Avec, s’il vous plaît, plus de 1800 personnalités argentines et étrangères, dont toutes les vedettes du show-biz portègne).

Pour aller plus loin :
écouter l’interview que l’actrice Natalia Oreiro a donnée à AM 750, la radio généraliste du groupe Octubre (via l’article de Página/12) – l’interview est téléchargeable gratuitement
lire le reportage abondamment illustré de La Nación sur la soirée chic au Teatro Colón
lire l’analyse de La Nación sur l’adaptation cinématographique du roman Santa Evita et les libertés que le scénariste y a prises avec l’histoire
lire l’analyse de Página/12 sur le même thème