Ce
matin, Página/12 a publié un éditorial signé
d'une des Grands-Mères de la Place de Mai (Abuelas) sous forme d'une
lettre ouverte au Pape, texte tout à la fois émouvant
comme tous ceux où une vieille dame raconte le drame de sa
vie, et irritant dans la mesure où elle en appelle au Pape
comme s'il était investi du pouvoir magique de changer les
cœurs (comme s'il était Dieu) ou comme si les
partisans de la Dictature qui ont assassiné sa fille et son
gendre et ont volé leur nourrisson étaient
d'authentiques chrétiens sensibles à la parole du
magistère, alors que ce ne sont que des crapules fanatiques
qui ont instrumentalisé (et continuent à le faire
lorsqu'ils sont encore de ce monde) une phraséologie
catholicarde en vue de déguiser leurs crimes, comme d'autres
abusent du nom de l'islam ou comme des bouddhistes (dont en Occident
nous faisons si volontiers des apôtres de la non-violence) se
revendiquaient de leur sagesse millénaire il n'y a pas si
longtemps pour massacrer les hindouistes tamouls au Sri Lanka...
Bien
entendu, puisque cette dame est âgée, qu'elle a beaucoup
souffert et qu'à ce titre, elle mérite tout notre
respect et notre empathie, il est très peu confortable de dénoncer
ce qu'il y a sous cette lettre ouverte : une stratégie
compassionnelle qui s'appuie sur la victimologie pour entretenir le
doute sur la moralité du destinataire de façade (car
le véritable destinataire de cette lettre, c'est le lecteur du
journal, ce ne peut pas être le Pape. Lorsque l'on veut vraiment atteindre le Pape,
on lui écrit sous pli scellé en passant de préférence
par la voie hiérarchique, c'est-à-dire le curé puis l'évêque
ou le cas échéant le Nonce). (1)
Avant
de publier cette lettre (avec sa traduction), j'ai longtemps hésité.
En
la publiant, est-ce que je ne participe pas à l'exploitation
du pathos que je dénonce moi-même plus haut ? J'ai
d'autant moins la réponse qu'en une autre occasion je vous ai
présenté sans aucun état d'âme la lettre
ouverte écrite par Estella de Carlotto, rayonnante présidente
de Abuelas, à son petit-fils inconnu le jour de ses
trente-trois ans (voir mon article du 26 juin 2011 avec son chapelet
de références christiques plutôt pertinentes sous
le plume de la militante). Par ailleurs, je sais que si j'enterre
cette lettre et en garde la lecture pour moi, il est difficile à
mon lecteur francophone de percevoir la manière dont les ONG
argentines (2) s'y prennent pour maintenir leur pression
anti-catholique et entretenir -sans cynisme, j'en suis convaincue
(3)- la méfiance envers l'Eglise dans son ensemble tout en
ciblant encore et toujours la même tête de Turc. C'est
pourquoi, avant d'aller plus loin, je vous renvoie à l'article
que j'ai mis en ligne quelques minutes après la présentation
du nouveau pape le 13 mars. Vous y verrez que je craignais déjà
un déchaînement d'hostilité de la part de ce
secteur politique argentin, que par ailleurs je respecte, ai-je
besoin de le répéter. L'opération prend
cependant un tour plus subtil, plus insidieux que je ne l'aurais
imaginé (avant, c'était nettement plus brutal). Et j'ai
assez soutenu, dans ce blog, le combat honorable, franc, ouvert et
juste de Abuelas et la finesse et la légitimité de
leurs arguments juridiques, psychologiques, culturels et politiques
pour dire franchement et clairement qu'à mon sens, ici, elles
dévient du chemin qu'elles se sont tracé, en exerçant
cette pression médiatique à mauvais escient.
Hélas,
il est possible et il est même de plus en plus probable que
certains petits-enfants ne soient jamais identifiés, que le
rapt d'un certain nombre d'entre eux reste à jamais
indétectable et que les criminels qui se sont rendus coupables
de ces mensonges destructeurs restent impunis. Cette tragédie
est incommensurable. Pour les survivants, il y a de quoi se taper la tête
contre les murs. C'est une souffrance intolérable (et je parle
en connaissance de cause, ayant moi-même vu les ravages causés dans ma propre famille par des drames similaires par la faute d'une autre
dictature). Mais il est vain de penser en atténuer un tant
soit peu la cruauté en entretenant une campagne d'opinion pour
mettre en difficulté ou au défi une personnalité
qui, tout éminente qu'elle soit et quelle que soit même
sa bonne volonté, ne dispose pas d'un pouvoir relevant du
champ politique... Cette démarche dans laquelle s'entête
Página/12 ne ressemble pas du tout à l'engagement d'un
dialogue constructif et loyal. Mais je vous laisse en juger
vous-même.
Mi
muy respetado Francisco:
Mi
nombre es Sonia Herminia Torres y soy una de las tantas Abuelas de
Plaza de Mayo de la Argentina. Vivo en Córdoba y a esta carta
la escribo en esta fecha porque este 26 de marzo, hace 37 años,
cambió mi vida en forma intempestiva, abrupta, definitiva. Esa
fecha partió mi vida en dos.
Un
26 de marzo, hace exactamente 37 años, los militares de la
dictadura más atroz que sufrió nuestro país se
llevaron para siempre a mi hija Silvina Mónica Parodi,
embarazada de seis meses y medio, y a su esposo Daniel Francisco
Orozco. Ella tenía sólo 20 años y él 23.
Toda la familia esperaba con amor y alegría la llegada del
bebé. Desde esa tarde del 26 de marzo de 1976, los estoy
buscando.
Mon
très honoré François
Mon
nom est Sonia Herminia Torres et je suis l'une des si nombreuses
Grands-Mères de la Place de Mai de l'Argentine. J'habite à
Córdoba et cette lettre, je l'écris en ce jour parce
que ce 26 mars, il y a 37 ans, ma vie a changé d'une manière
inattendue, abrupte et définitive. Cette date a coupé
ma vie en deux.
Un
26 mars, il y a exactement 37 ans, les militaires de la dictature la
plus atroce qu'a subie notre pays ont emmené à jamais
ma fille Silvina Mónica Parodi, enceinte de six mois et demi,
et son époux, Daniel Francisco Orozco. Elle n'avait que 20 ans
et lui 23. Toute la famille attendait avec amour et joie l'arrivée
du bébé. Depuis cette soirée du 26 mars 1976, je
suis à leur recherche.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Sé
con certeza que Silvina tuvo su hijo en cautiverio entre los últimos
días de junio y los primeros de julio de aquel año
terrible. Supe también que fue varón y que lo separaron
de su madre y de toda su familia con posterioridad a su nacimiento.
Como
tantos otros hijos de madres cautivas, los militares dispusieron de
él como un objeto, dándolo a otra familia y
condenándolo a caminar a tientas por la vida, sin saber su
origen biológico y sin saber que esta abuela y su familia lo
aman y lo han buscado incansablemente. Que lo siguen buscando.
Je
sais de façon certaine que Silvina a eu son enfant en prison
quelque part entre les derniers jours de juin et les premiers de
juillet de cette année terrible. J'ai appris aussi que c'était
un garçon et qu'on l'a séparé de sa mère
et de toute sa famille après sa naissance.
Comme
tant d'autres enfants de mères prisonnières, les
militaires ont disposé de lui comme d'un objet, en le donnant
à une autre famille et en le condamnant à passer sa vie
un boulet au pied, sans connaître son origine biologique et
sans savoir que cette grand-mère [que je suis] et sa famille
l'aiment et l'ont cherché inlassablement. Qu'elles le
cherchent encore et toujours.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Créame,
Excmo. Francisco, que la desaparición forzada de esos seres
tan amados se convirtió en un dolor indescriptible que me
acompaña desde entonces.
Ya
tengo 83 años, y cada día me levanto con la esperanza
de encontrar a mi nieto. De que él llame a mi puerta y me
diga: “Hola abuela, ¡aquí estoy!”.
No
quisiera partir sin poder ver su cara. Sin poder recrear en sus
gestos los de sus padres, mis hijos, que, desde esas fotos en blanco
y negro que las Abuelas llevamos siempre en nuestras marchas, nos
miran. Porque, suspendidas en el tiempo, sus miradas son un ruego, al
igual que nuestro andar sin descanso.
Croyez,
très estimé François, que la disparition forcée
de ces êtres si chers s'est transformée en une douleur
indescriptible, qui ne me quitte pas depuis lors.
J'ai
maintenant 83 ans, et chaque jour, je me lève avec l'espoir de
trouver mon petit-fils. Celui qu'il m'appelle à la porte et me
dise : "Bonjour grand-mère, c'est moi !" (4)
Je
ne voudrais pas partir sans avoir vu son visage. Sans pouvoir recréer
dans ses gestes ceux de ses parents, mes enfants, qui nous regardent,
dans cette photo en noir et blanc que nous autres les Grands-Mères
nous emportons toujours pour défiler. Parce que, abolis (5)
dans le temps, leurs regards sont une supplication, tout comme nos
allées et venues sans répit.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Su
llegada al Vaticano, Francisco, ha renovado las esperanzas sobre todo
lo que puede el inmenso poder de Dios y de su Iglesia. Es por eso que
me dirijo a Usted, como máximo representante de la Iglesia,
para pedirle que actúe sobre aquellos que tienen un
conocimiento directo de dónde están nuestros nietos y
nos digan a quiénes se los entregaron y dónde
enterraron a sus padres.
Estoy
convencida de que Usted, en este momento histórico,
irrepetible, puede interpelar sus conciencias para que reparen de
alguna manera el daño que han infligido.
Después
de años de tristeza y desazón que han dejado marcas
profundas en mi alma y en mi espíritu, deposito mi esperanza
en Usted, Santo Padre.
Votre
arrivée au Vatican, François, a renouvelé les
espoirs sur tout ce que peut l'immense pouvoir de Dieu et de son
Eglise. C'est pourquoi je m'adresse à Vous, comme au plus haut
représentant de l'Eglise, pour vous demander d'agir sur
ceux-là qui ont une connaissance directe de l'endroit où
sont nos petits-enfants et qu'ils nous disent à qui ils les
ont livrés et où ils ont enterré leurs parents.
Je
suis convaincue que Vous, dans ce moment historique, unique, pouvez
en appeler à leur conscience pour qu'ils réparent d'une
certaine manière le mal qu'ils ont fait.
Après
des années de tristesse et de désarroi qui ont laissé
des marques profondes dans mon âme et mon esprit, je dépose
mon espoir en Vous, Saint Père.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Ya
no me queda mucho tiempo. Quisiera rogarle que antes de mi viaje
final me ayude a reencontrarme con mi nieto para que juntos podamos
ponerles una flor a sus padres, contarle su historia, la mía
propia, y juntarnos en el abrazo eterno que sólo permite el
amor. Enseñarle que el amor crea mundos o los vuelve a
refundar hasta de sus ruinas.
Confío
en su corazón y en su inteligencia y en el nuevo lugar que
Dios ha elegido para su vida. Sé que para Dios no hay cosas
imposibles y que de su mano se podría lograr lo que tanto
ansiamos las Abuelas de Plaza de Mayo. Es esa certeza la que me ha
impulsado a escribirle desde el humilde lugar de madre y abuela.
Con
todo mi respeto y con una gran esperanza, le envío mis mejores
deseos en su tan trascendente misión.
Il
ne me reste plus beaucoup de temps [à vivre]. Je voudrais vous
prier de m'aider, avant mon dernier voyage, à retrouver mon
petit-fils pour qu'ensemble nous puissions mettre des fleurs [sur le
cénotaphe de] ses parents, lui raconter leur histoire, la
mienne et nous jeter pour toujours dans les bras l'un de l'autre
comme seul l'amour le permet. Lui apprendre que l'amour crée
des mondes ou les refonde jusque sur leurs ruines.
J'ai
confiance dans votre cœur et votre intelligence et dans le nouveau
lieu de vie que Dieu a choisi pour vous. Je sais que pour Dieu il n'y
a rien d'impossible et que de sa main il serait possible d'obtenir ce
que nous désirons tant, nous les Grands-Mères de la
Place de Mai (6). C'est cette certitude qui m'a poussée à
vous écrire depuis mon humble place de mère et de
grand-mère.
Avec
tout mon respect et un grand espoir, je vous adresse mes meilleurs
vœux pour votre mission si transcendante.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Dans
la même édition, il y a un autre article à la
construction quelque peu décousue où Página/12
rassemble un certain nombre de propos tenus à la radio, à
l'occasion de l'anniversaire du coup d'Etat de 1976, qui tombait
dimanche dernier (Dimanche des Rameaux), par Estela de Carlotto,
présidente de Abuelas de Plaza de Mayo, et Nora Cortiñas,
de Madres de Plaza de Mayo Linea Fundadora (7). Cet article reprend
des mises en cause du comportement de Jorge Bergoglio sous la
dictature, toujours jugé à l'aune du type d'action
qu'on attend d'un évêque (rappelons qu'il n'a été
ordonné évêque que le 27 juin 1992 et qu'il
n'était à la tête du diocèse de Buenos
Aires que depuis février 1998 (8), alors que la dictature a
pris fin officiellement le 10 décembre 1983).
Parmi
les déclarations choisies par le quotidien et où je
crois sentir un malaise (comme si ces femmes persistaient dans leurs
propos mais en y allant à reculons), il y en a une qui me
laisse pantoise : Estela de Carlotto dit que Abuelas a toujours
désiré parler avec Jorge Bergoglio mais que lui ne
s'est jamais manifesté auprès d'elles.
Est-il
possible que cette femme, intelligente, fine, dynamique et droite,
croie en toute bonne foi qu'un évêque, quand bien même
il serait cardinal et jésuite par-dessus le marché,
possède un diplôme de lecture dans le marc de café ?
Car la présidente de Abuelas ne dit pas qu'elles ont demandé
une audience qui ne leur a pas été accordée,
comme elle le dit et le répète pour d'autres
personnalités (notamment dans le cas des enfants Noble
Herrera). Elle dit juste qu'elle aurait bien aimé lui serrer
la main (dar una mano) et qu'elle n'a jamais pu le faire parce qu'il
ne les a pas invitées à venir le voir (9). Peut-elle
sérieusement lui reprocher de ne pas avoir deviné les
intentions non manifestées d'une ONG par ailleurs très
proche du couple Kirchner, lequel semble bien avoir animé en
sous-main, à partir de 2005, la campagne de diffamation contre
lui, histoire de discréditer la seule voix un peu solide qui
n'allait pas dans leur sens dans l'ensemble du pays ? (10) Les
bras m'en tombent !
Pour
aller plus loin :
reportez-vous
à la lettre ouverte signée par Sonia Herminia Torres
(1)
Autre chose qui ne manque pas de frapper dans cette lettre, c'est le caractère sommaire de la foi qui y est confessée, son absence de référence
aux personnes de la sainte Trinité, ce qui est étonnant dans
une lettre adressée par un particulier au Pape (en revanche c'est classique dans une lettre officielle venant d'un
mandataire politique). On croirait entendre le catéchisme appris par cœur par la petite fille de six ou huit ans qui ne comprenait pas grand-chose aux concepts abscons cachés sous les formules que le curé avait débitées cette semaine-là à la marmaille rassemblée dans la salle paroissiale... A aucun moment, cette dame ne se
recommande à la prière du Pape, ni pour elle-même, ni
pour son petit-fils ou ses enfants, ni pour l'association à
laquelle elle appartient. Elle s'adresse à un homme de
pouvoir, pas au "serviteur des serviteurs" et elle le flatte, tentant d'aller dans ce qu'elle pense être "son" sens à lui. Elle n'a pas écouté
ce qu'il a dit pendant son homélie d'installation le 19 mars sur la nature du pouvoir (potere en italien, poder en espagnol) de sa charge ou elle n'a pas bien compris, à moins que l'interprète
de la télé se soit planté (ce serait surprenant pour un interprète argentin traduisant de l'italien). Elle a le droit de ne
pas avoir compris mais c'est une drôle de démarche que de s'adresser à
quelqu'un sans prendre la précaution d'écouter
auparavant ce qu'il dit de sa "fonction" (pour parler
comme elle) ou de son "ministère" (pour parler comme lui).
(2)
Une ONG française, belge, suisse, italienne ou allemande
agirait peut-être de même dans un contexte similaire. Je
suis assez frappée de la montée du compassionnel dans la
communication institutionnelle des ONG, par exemple dans leurs
campagnes de collecte de fonds, comme si nous étions devenus
incapables de réfléchir avec notre raison : lettre
prétendument manuscrite d'un enfant malade ou d'un petit
amputé de guerre ou d'une maman célibataire glissée
dans un courrier avec une plaque-cadeau d'étiquettes
personnalisées à votre nom (avec parfois patronyme ou
prénom écorché), discours prêté à
un lépreux défiguré par la maladie sur une
grande affiche placardée sur les murs de nos villes... En
France, le Secours Catholique (antenne française de Caritas
internationale) semble depuis quelques années prendre le
contre-pied de ce type de communication mais les autres...
(3)
Voir plus bas mes commentaires sur les propos de Estela de Carlotto.
(4)
Pour l'expression de cette tragédie à travers
l'émotion, voir dans Deux cents ans après (Tarabuste
Editions) le tango écrit par Marcela Bublik, Soy. C'est
poignant, comment pourrait-il en être autrement ? Et bien
entendu, les retrouvailles ne se passent jamais avec ce naturel-là.
La phase de prise de contact est souvent très douloureuse des
deux côtés car ce sont des étrangers qui se
découvrent et qui n'ont aucun souvenir à partager en commun.
(5)
Suspender en Argentine a un sens beaucoup plus fort que "suspendre" en
français.
(6)
A cette lettre, si
une autorité ecclésiale argentine (type évêque
de Córdoba pour prendre un exemple au hasard) répondait
en adressant à cette dame une invitation à la prière,
par exemple à travers une intention particulière à
la grande prière universelle du Vendredi Saint à
laquelle elle pourrait s'unir en allant à cet office ou en pensée en restant chez elle (vu son grand âge), ou une neuvaine à
l'Esprit Saint entre Ascension (à la date du jeudi) et
Pentecôte, à Córdoba ou à Luján (grand sanctuaire marial dédié à la sainte Patronne du pays) ou n'importe quel autre exercice spirituel de pratique
courante et de cet ordre, je ne serai pas étonnée
que l'association demanderesse l'interprète comme une esquive de l'Eglise. Alors
que ce serait prendre au mot la demande telle qu'elle est exprimée. Puisqu'on peut tout obtenir de la main de Dieu,
demandons-le lui. N'hésitons pas, surtout si on est sûr
qu'il nous exauce toujours (ce qui est exact). C'est tout à
fait à quoi le Pape a appelé les gens rassemblés
sur Plaza de Mayo mardi 19 mars dans la nuit (voir mon article du 19 mars 2013).
(7)
Les deux associations sont idéologiquement et tactiquement
très proches l'une de l'autre.
(8)
Or 1998, c'est précisément l'année où
Jean-Paul II, qui avait donc nommé Bergoglio à ce
ministère au début de l'année, a enfin reçu
Abuelas. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il me semble
difficile d'écarter une influence du dialogue entre Bergoglio
et Jean-Paul II dans la mise en œuvre de cette rencontre, puisque
par ailleurs Estela de Carlotto se plaint que le pape polonais ne
leur avait pas prêté attention pendant son voyage en
Argentine !
(9)
L'ayant vu de très près lors d'une messe de semaine un
soir d'août 2009 à San Carlos y María Auxiliadora
(Almagro), je peux affirmer qu'il suffisait à n'importe qui
d'aller à une messe qu'il présidait pour pouvoir lui
parler. Pou rma part, si j'avais voulu profiter de l'occasion, je
l'aurais salué et je suis sûre que la conversation se
serait engagée.
(10)
Quand je parle de "seule
voix solide", c'est
parce que les propos des politiciens de l'opposition manquent
singulièrement de contenu. L'opposition tient le plus souvent
un discours assez creux, comme on l'a vu récemment sur un
thème où il était pourtant facile de construire
une argumentation soutenue, celui de l'ouverture du droit de vote aux
mineurs (voir mon article du 1er novembre 2012 à ce
sujet). Alors bien entendu, un intellectuel de son gabarit avec un
verbe dont on a pu apprécier la clarté brillait comme
le soleil à côté de cette médiocrité
de l'opposition, qu'elle parle politique, société,
économie, culture ou éthique...