Le
très laïcard et anticlérical Página/12
abandonne, lentement mais sûrement (et non sans courage ni
honnêteté), son ancienne hostilité envers
l'actuel Pape, le ton du pontificat débutant semblant avoir
raison peu à peu des aversions développées
depuis de nombreuses années par toute la rédaction de
ce quotidien.
Rome Ville ouverte |
La
Nación, pilier du conservatisme argentin avec un esprit discrètement sceptique qui instrumentalise à plaisir la morale chrétienne, s'en prend
à la Présidente, accusée rien moins que de
tenter de "récupérer
le Pape". Un comble
quand on sait que ce même journal passait son temps à
lui reprocher son hostilité envers le prélat du temps
où il était archevêque de Buenos Aires. Et si
elle avait boudé le rendez-vous romain, que n'aurait-elle
entendu sur son manque d'impartialité et de hauteur de vue ! Et que n'aurait-elle pas non plus entendu si elle n'avait pas attiré sur elle en ce jour si particulier
pour le pays toutes les caméras de télévision européennes par sa présence au premier rang à la messe d'hier matin
(qu'à cause d'elle l'Argentine essuyait un camouflet sans nom,
etc.)
Message du Pape au monde : "Le vrai pouvoir c'est le service" |
Mais
il y a pire encore : au lendemain de l'installation
du nouveau Pape, avec cette une qui cherche pas du tout à
récupérer l'évènement, n'est-ce pas ?, La Prensa choisit, en pages intérieures, de ressortir une vieille accusation enterrée même par
Página/12 selon laquelle Jorge Bergoglio aurait trahi Truc et
Machin sous la dictature (que sous Videla, La Prensa soutenait !).
Le Pape de tous |
On
croit rêver...
Je vous laisse juges des unes, auxquelles j'ajouterai demain celle de
Clarín, qui n'est disponible en ligne que le lendemain de sa parution...