lundi 26 mai 2014

Retour au Te Deum historique à la cathédrale métropolitaine [Actu]


Hier, la Présidente a assisté pour la première fois depuis de nombreuses années à ce que les Argentins appellent le Te Deum historique, qui se tient chaque 25 Mai à la cathédrale de Buenos Aires. C'est une tradition importante puisque ce Te Deum a été mis en place en 1813, à la cathédrale portègne, par l'Assemblée de l'An XIII, tout premier corps législatif élu et national de la future Argentine, alors Provinces-Unies du Sud et encore juridiquement fidèle à l'Espagne révolutionnaire de 1808 (voir à ce propos mes articles sur le Bicentenaire, que vous trouverez dans la Colonne de droite, dans la rubrique Petites Chronologies).
Cristina Kirchner assistait depuis plusieurs années au Te Deum dans l'une ou l'autre Province pour éviter les homélies du cardinal Bergoglio, avec lequel elle et son mari entretenaient des relations difficiles depuis que lui s'était senti visé par un avertissement sur le risque de voir les principes démocratiques s'affaiblir du fait du vide électoral qui s'était installé après le krach financier de la Noël 2001.



Depuis le cardinal Bergoglio est devenu le Pape François et les fâcheries sont oubliées (je vous renvoie à mon article d'hier sur la énième péripétie sur ce thème). La Présidente regagne donc le bercail et se rend à la messe sur Plaza de Mayo, une messe présidée par l'actuel archevêque, le récemment cardinalisé Mario Poli. Elle avait annoncé dès l'année dernière qu'elle reviendrait désormais dans la Capitale fédérale. Et elle a donc tenu parole.

Du coup, elle a croisé et salué, avec le sourire de part et d'autre !, son adversaire politique, Mauricio Macri, le Chef du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, l'un et l'autre installés au premier rang, seuls, de part et d'autre de la nef centrale. En soi, c'est déjà un beau symbole de la fête nationale que cette cohabitation pacifique de ces deux-là.



Et Cristina a attiré l'attention en manifestant son émotion pendant la célébration et en se montrant très aimable et fort cordiale à l'endroit du primat d'Argentine, avec lequel elle a salué le mausolée du général San Martín, el Padre de la Patria (1778-1850), qui repose dans une chapelle latérale de l'église métropolitaine depuis mai 1880.

Les journaux font une part de leurs gros titres avec cette fête nationale mais c'est tout de même le Pape se recueillant au pied du mur de séparation en Terre Sainte qui emporte les suffrages en matière d'illustration photographique, sauf sur Página/12, ce qui ne saurait surprendre mes lecteurs fidèles qui commencent à connaître les tendances ultra-kirchneristes de ce quotidien.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur le Te Deum, lui qui titre sur la fête musicale et le discours de la Présidente, la nuit venue, sur la grande scène dressée sur Plaza de Mayo
lire l'article de La Nación sur les homélies des Te Deum, avec une couleur d'opposition, pour ne pas changer
lire l'article de La Nación sur la rencontre de Cristina et Macri hier
lire l'article de La Prensa sur les deux sujets en un seul article.