Au milieu de l'importante charge de travail qui, pour l'auteur, accompagne toujours la sortie d'un livre, c'est un agréable devoir aujourd'hui que de remercier tous ceux que j'ai pu rencontrer hier ainsi que samedi dans le cadre de la pré-présentation puis de la présentation de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, sorti hier aux Editions du Jasmin (Clichy, 92, France) (1).
Ce mois de mai 2010 est celui où l'Argentine va fêter le bicentenaire de son indépendance. Et ce sont aussi des semaines où je serai moins disponible pour alimenter ce blog que je ne l'étais avant la sortie de l'anthologie parce que nul ne peut être à la fois au four et au moulin, avec ou sans Internet. C'est donc un grand plaisir d'ouvrir ce mois de mai dans Barrio de Tango (le blog) en remerciant le public, venu en grand nombre hier à la Maison de l'Argentine (Cité Internationale Universitaire de Paris). Votre présence, l'insatiable curiosité que vous avez manifestée par rapport au tango et à la richesse souvent insoupçonnée de cet univers culturel, la qualité des questions que vous m'avez posées, les encouragements que vous m'avez prodigués, notamment en me demandant des nouvelles de mon prochain livre ou en me disant votre intérêt pour ce site, l'intensité de vos sourires et de vos regards sont et seront pour moi une source d'inspiration et d'énergie dont tout un chacun a besoin pour travailler, agir et vivre en ce bas-monde... Mais assez parlé de moi. Parlons tango...
Un grand merci pour les applaudissements avec lesquels vous avez salué l'écoute de Para verte gambetear, de et avec Alorsa et sa Guardia Hereje... J'aurais aimé lui raconter votre réaction et c'est à ses parents que j'en parlerai. Comme le savent les lecteurs fidèles de ce blog, Alorsa nous a malheureusement quittés le 30 août dernier à l'âge de 38 ans. Vous retrouverez dans un prochain livre, à paraître à la fin de l'année, plusieurs textes de ce même grand poète (lire mes articles sur lui). Sa mort a été une perte irréparable pour la chanson rioplantense !
Un grand merci à cet internaute qui a voulu rester tout à fait anonyme, qui m'a dit des choses si gentilles au sujet de ce blog, qui a fait le voyage de Paris à Arras samedi pour découvrir le livre, sans trouver le stand des éditions du Jasmin (2) et qui n'est passé hier à la Maison de l'Argentine que le temps de venir acheter le livre, me le faire signer et de s'en retourner aussi vite, sans doute pris par d'autres engagements. Il ne m'a pas laissé d'autre manière de le remercier que de lancer ainsi une bouteille à la mer à travers ces colonnes.
Un grand merci aussi aux artistes qui sont venus animer l'espace musical que j'ai voulu ménager dans le cadre de cette présentation : le groupe Taquetepa, dans une formation de trio avec le guitariste et compositeur argentin Daniel Pérez, la flûtiste française Marie Crouzeix et le contrebassiste français Fabrice Gouterot, ainsi que le duo formé par la chanteuse Mariel Martínez et le guitariste et arrangeur Alejandro Picciano. Taquetepa nous a gâtés avec la création mondiale du premier mouvement d'une suite composée par Daniel Pérez en mon honneur (ils sont fous, ces Portègnes !), pour un événement dont j'espère bien que je pourrai un jour prochain le mener à bonne fin, avec la présentation d'un tango composé en l'honneur de la ville de Clermont-Ferrand, où Daniel et Marie ont enregistré l'année dernière le disque qu'ils reviennent présenter en France cette année (3). Mais Daniel, Marie et Fabrice ne s'en sont pas tenus là : ils nous ont aussi interprété, dans un arrangement de Daniel, un somptueux Adios Nonino de Piazzolla et, en surprise du chef, Daniel a soudain disparu dans la pièce attenante pour aller chercher un cadeau (et il a été absent un bon moment, vu la façon dont il avait si bien caché à mes yeux le cadeau en question) : son propre bandonéon, sur lequel il nous a joué, en bandonéoniste amateur et malgré l'accord approximatif de l'instrument qui a besoin d'une bonne visite à la Casa del Bandoneón (4) en juillet à Buenos Aires, une version magique de Barrio de Tango, ce tango mythique qui donne son titre à mon recueil et à ce blog.
Et puis plus tard, au moment du verre de l'amitié, Daniel nous a régalé d'une initiation au rite du Fernet-Coca, l'apéritif national argentin, dont je vous avais parlé il y a quelques mois en vous présentant une recette maison d'empanadas de carne (lire mon article du 11 novembre 2009 à ce sujet). Je crois que cette initiation a porté ses fruits et permis à nombre d'entre nous de voir l'Argentine sous des couleurs inattendues !
La seconde partie de cet espace musical, c'est Mariel et Alejandro qui l'ont occupée, avec quatre tangos et une valse, presque tous issus du répertoire qu'ils ont enregistré sur leurs deux disques parus chez Melopea, De mi barrio, qu'ils étaient venus présenter à Paris en novembre 2008, et Perfume de Tango, le tout récent, paru cet été en Argentine (en février 2010). Ils nous ont donc interprété De mi barrio, un tango des années 20 du compositeur et pianiste Roberto Goyheneche, qui se retrouve dans le disque Melopea qui accompagne mon livre, Flor de Lino, une valse de Héctor Stamponi et Homero Expósito, Malena, en hommage à Homero Manzi, dont on commémorait hier le 59ème anniversaire de la disparition, Soledad, parce que Gardel et Le Pera, et enfin une version qu'ils ne veulent pas enregistrer et qu'il faut leur demander d'interpréter quand vous les voyez sur scène : Balada para un loco, avec le texte original (celui créé par Amelita Baltar en novembre 1969, voir mes articles sur ce 40ème anniversaire célébré en grande pompe l'année dernière) et avec, dans la guitare électrique d'Alejandro toute l'intensité de la orquesta típica telle que Piazzolla l'avait revisitée à cette époque-là... C'était un autre beau cadeau et un morceau qui est aussi présent sur le disque Melopea qui accompagne mon recueil, dans une interprétation exceptionnelle puisque c'est celle du poète lui-même, Horacio Ferrer, qui dit et chante son texte accompagné au piano par Osvaldo Tarantino.
Alejandro et Mariel ont quitté Paris ce matin. Direction Madrid, où ils sont attendus mercredi pour un nouveau récital de présentation de Perfume de Tango (voir mon article sur la tournée européenne qu'ils font pour la sortie de ce disque).
Le Trio Taquetepa est encore dans la capitale française. J'attends les photos de leurs concerts de samedi prochain, auquel je ne pourrais pas assister, étant moi-même alors à Saint-Louis (voir mon article sur la très belle et très riche Foire au Livre de Saint-Louis, en Alsace). Dès que j'ai ces photos, c'est avec plaisir que je vous ferai un petit retour sur images sur cet ensemble de concerts parisiens de ce duo et de ce trio, des musiciens qui sont désormais pour moi des amis.
(1) Pour répondre aux nombreuses questions qui m'ont été posées hier au sujet de la disponibilité de mon ouvrage : la plus simple manière de vous le procurer est d'utiliser le bon de commande que vous trouverez sur le site des Editions du Jasmin, de fréquenter les salons du livre régionaux auxquels participe cette maison d'édition (à Saint Louis dans la Haut-Rhin par exemple du 7 au 9 mai 2010), de le commander dans votre librairie de quartier et de vous reporter à un article que je publierai prochainement et enrichirai au fur et à mesure sur les librairies qui ont déjà commandé le livre et l'auront dans leurs rayons d'ici quelques jours (le temps pour la Poste d'acheminer les colis).
(2) Il faut dire que le fléchage dans le Quartier des Arts à Arras était parcimonieux et discret. Il fallait être un habitué des lieux pour s'y orienter avec sûreté et sans hésitation. Moi-même, j'ai tourné une heure devant la façade du théâtre avant de trouver le chapiteau sous lequel l'association organsatrice avait attribué un stand aux éditions du Jasmin !
(3) Au Taquet, disque de Taquetepa, enregistré à Clermont-Ferrand, mixé, achevé, gravé et auto-édité à Buenos Aires où il a été présenté en novembre dernier au Teatro Ciego du quartier de l'Abasto (lire mon article du 9 novembre 2009 à ce propos). A noter que le lundi 10 mai 2010, Taquetepa renouvelle cette expérience du jeu dans le noir absolu au restaurant Dans le noir ?, rue Quincampoix, à Paris (lire mon article sur leur série de concerts parisiens).
(4) Sur la Casa del Bandonéon : vous pouvez visiter le site de ce facteur et accordeur de bandonéons de Buenos Aires dont vous trouverez le lien dans la Colonne de droite, en partie basse, dans la rubrique Les commerçants del Barrio de Tango. Vous pouvez aussi vous reporter à mon article sur le vote d'une loi fédérale de protection de l'instrument dont il est l'un des initiateurs.