Le
juge fédéral Claudio Bonadio a clos son dossier d'instruction contre Cristina
Kirchner et une dizaine de ses ministres et responsables sans
entendre l'ex-Secrétaire général d'Interpol, Ronald Noble, qui
avait demandé à témoigner puisqu'il ne cesse de répéter depuis
quatre ans que jamais, au grand jamais, le gouvernement argentin
n'avait fait mine de retirer l'alerte rouge contre des fonctionnaires
iraniens soupçonnés d'être les commanditaires de l'attentat contre
l'AMIA en juillet 1994. Bonadio a estimé qu'il n'avait pas à
entendre Noble, ce qui veut dire qu'il n'enquête qu'à charge, ce
qui manque d'impartialité et ressemble aux autres procès qui sont
intentés ailleurs en Amérique du Sud, contre d'anciens responsables
politiques de gauche, passés dans l'opposition. C'est pour le moins
déplaisant.
Cristina
Kirchner avait fait appel de son inculpation mais la Cour a confirmé
la mesure, tout en requalifiant les faits en simple entrave à la
justice, au lieu du crime de haute trahison, dont Human Rights Watch
avait écrit publiquement combien il était ridicule et partial et
donnait de la justice argentine une image désastreuse.
La
prochaine étape est donc l'audiencement du procès.
Même politique pour la une La photo montre le départ en mission du brise-glace Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Dans
l'autre volet de la même affaire, la mort violente du procureur
Alberto Nisman, il y a quatre ans, le juge fédéral Ercolini a inculpé
l'informaticien du magistrat décédé, Diego Lagomarsino, qui avait
prêté son arme à son patron, à la demande de celui-ci, la veille
de sa mort. Il est inculpé de complicité d'assassinat avec les
gardes du corps du procureur, au comportement étrangement passif ce
fameux dimanche d'été, au terme duquel on avait retrouvé le
cadavre de Nisman, dans sa salle de bain, baignant dans son sang.
L'inculpation de Lagomarsino se réalise en l'absence de preuves
matérielles et d'aveux mettant en évidence la participation du
jeune homme.
Página/12 a titré sur le déficit commercial impressionnant L'ouverture du marché a fait monter les importations et menace les industries nationales |
Tout
cela intervient alors que les Argentins sont en vacances, entre deux
fêtes et au début de l'été. C'est assez troublant et c'est
d'autant plus troublant que le Président Mauricio Macri avait dit en
prenant ses fonctions le 10 décembre 2015 qu'il ne voulait pas de
juges macristes. C'est pourtant ce qu'il a en ce moment. On le constate à
l'accélération de procédures conduites d'une manière contestable,
avec un droit de la défense peu respecté.
Pour
en savoir plus :
sur
le procès contre Cristina Kirchner :
lire
l'article de La Prensa, qui reprend la défense que Cristina Kirchner a exposée ce matin au Sénat, dont la session n'est pas terminée
sur
l'instruction Nisman :