Malgré
les troubles graves dans la rue, fomentés selon la droite par une
gauche antidémocratique, la Chambre des Députés a voté à une
assez large majorité (128 oui, 116 non et 2 abstentions) la réforme
de l'indexation des minimums vieillesse, qui va faire baisser
considérablement l'espérance de niveau de vie des retraités les
plus modestes au cours de l'année 2018. Cela faisait une semaine que
les manifestations se succédaient pour dénoncer cette politique à l'égard d'une
partie de la population qui ne dispose d'aucun recours
puisqu'elle n'est plus active et ne peut rien attendre de la
croissance de l'emploi que leur sacrifice est censé rendre possible.
De
véritables rixes ont eu lieu sur la place du Congrès, avec des
manifestants cagoulés et armés de bric et de broc. Il y aurait eu, selon la police, 88 blessés, dont des agents des forces de l'ordre.
On peut envisager que ces activistes violents soient issus de groupes
de provocateurs mais force est de constater que l'attitude peu
conciliante du gouvernement argentin leur adresse un défi chargé
d'une morgue assez peu pacifique et bien désagréable à constater, surtout après la première phase du mandat où le Président Mauricio Macri tâchait de manifester tout le temps une certaine forme d'empathie et de tolérance vis-à-vis de son opposition. Certes, Mauricio
Macri reçoit aujourd'hui quelques représentants de l'épiscopat, à
la demande de celui-ci, mais rien ne dit qu'il entamera sincèrement
le dialogue auquel ils veulent inviter les deux partis, la droite et
la gauche. Un bien triste contexte pour les fêtes de fin d'année, à
vrai dire.
Les
journaux ont choisi de construire des unes partisanes, chacun
montrant ce qui va dans son sens dans les photos des manifestations
et les associations de victimes de la Dictature se sont une nouvelle
fois rassemblées pour réclamer une politique de redistribution
sociale plus généreuse.
Clarín titre à l'inverse de Página/12 : Avec une violence inouïe, on a tenté d'empêcher le vote de la loi sur les retraite Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Pour
aller plus loin :
lire
l'article principal de Página/12, très hostile à la politique en
cours
lire
l'article de Página/12 sur les déclarations des associations
lire
l'article de Página/12 sur l'audience que Macri doit accorder aux
évêques
lire
l'article de La Prensa sur le débat parlementaire
lire
l'article de Clarín sur le même sujet
lire
l'article de La Nación.
Ajouts du 20 décembre 2017 :
lire cet éditorial de La Prensa (journal de droite) qui traite le vote obtenu hier de "victoire à la Pyrrhus pour le gouvernement" et estime que les arguments économiques que celui-ci a développé en sa faveur sont très contestables !
lire cet article de La Prensa sur le message de soutien des évêques aux journalistes blessés au cours des affrontements d'hier
lire l'article de La Nación sur l'arrêt d'une juge de la Ville Autonome de Buenos Aires, saisie en référé par des parlementaires kirchneristes, qui interdit aux forces de l'ordre de faire usage de leurs armes et de gaz lacrymogènes (le quotidien présente la magistrate comme acquise de longue date au kirchnerisme et hostile à Mauricio Macri)
Ajout du 21 décembre 2017 :
Carlos Pagni, éditorialiste de La Nación, tente ce matin une analyse des sept jours de désordre et de violence que vient de traverser l'Argentine. Remontant dans le temps pour inclure dans son raisonnement l'affaire Maldonado qui a empoisonné l'hiver et le printemps, le journaliste s'efforce de démonter la stratégie de l'opposition et les options entre lesquelles le gouvernement a dû faire son choix tactique. Peu favorable à la gauche comme on peut l'imaginer et comme son auteur se garde bien de le cacher, l'analyse vaut toutefois d'être lue. Elle a beau être engagée, elle n'est pas dénuée de lucidité.
Ajouts du 20 décembre 2017 :
lire cet éditorial de La Prensa (journal de droite) qui traite le vote obtenu hier de "victoire à la Pyrrhus pour le gouvernement" et estime que les arguments économiques que celui-ci a développé en sa faveur sont très contestables !
lire cet article de La Prensa sur le message de soutien des évêques aux journalistes blessés au cours des affrontements d'hier
lire l'article de La Nación sur l'arrêt d'une juge de la Ville Autonome de Buenos Aires, saisie en référé par des parlementaires kirchneristes, qui interdit aux forces de l'ordre de faire usage de leurs armes et de gaz lacrymogènes (le quotidien présente la magistrate comme acquise de longue date au kirchnerisme et hostile à Mauricio Macri)
Ajout du 21 décembre 2017 :
Carlos Pagni, éditorialiste de La Nación, tente ce matin une analyse des sept jours de désordre et de violence que vient de traverser l'Argentine. Remontant dans le temps pour inclure dans son raisonnement l'affaire Maldonado qui a empoisonné l'hiver et le printemps, le journaliste s'efforce de démonter la stratégie de l'opposition et les options entre lesquelles le gouvernement a dû faire son choix tactique. Peu favorable à la gauche comme on peut l'imaginer et comme son auteur se garde bien de le cacher, l'analyse vaut toutefois d'être lue. Elle a beau être engagée, elle n'est pas dénuée de lucidité.