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Adriana
Garnier Ortolani a quarante ans et ses parents adoptifs sont morts il
y a quelques temps. C'est après leur disparition qu'elle a commencé
à avoir des doutes sur sa naissance, sur l'absence d'anecdotes
familiales sur sa naissance, sur son lieu de naissance, une ville
dans laquelle sa famille n'avait aucune attache. Pourquoi aller y
accoucher dans ce cas ?
Elle
a appris maintenant que ces parents adoptifs qui l'ont aimée et
qu'elle aime ont payé pour l'adopter. Ils l'ont de fait achetée à
une femme qui faisait ce trafic de bébés grâce à un commissaire
de police qui avait accès aux maternités clandestines des prisons
dictatoriales. Bien entendu, comme ils sont décédés, l'action judiciaire ne sera jamais ouverte contre eux pour savoir ce qu'ils savaient, ce qu'ils ont pu imaginer à un moment ou à un autre, ce qu'ils ont voulu cacher à leur fille, qui imagine qu'ils avaient fini par se douter de la vérité de cette adoption.
La
jeune femme a répondu hier aux questions des journalistes, au cours
de la conférence de presse de Abuelas de Plaza de Mayo, au siège de
l'association. Elle ne s'est jamais départie d'un sourire éclatant.
Elle a maintenant tout à apprendre de sa famille biologique et à
changer sa propre image. Elle a longtemps cru qu'elle avait été une
enfant non désirée puis abandonnée, alors qu'elle est le fruit de
l'amour de ses parents et membre d'une famille qui l'a cherchée sans
arrêt depuis quarante ans.
Sa
mère a été arrêtée à la fin de 1976 alors qu'elle était
enceinte de huit mois et son père a disparu quelques mois plus tard,
en 1977.
Pour
en savoir plus :
lire
l'interview de Adriana Garnier sur Página/12
lire
l'article de Página/12 sur la conférence de presse d'hier midi