vendredi 8 décembre 2017

Lendemain d'inculpation [Actu]

Macri dirige la chasse aux opposants, titre Página/12en citant Cristina Kirchner

Pour l'heure, Cristina Kirchner reste libre de ses mouvements, elle va continuer à siéger et à voter au Congrès, elle a été mise sous contrôle judiciaire par le juge Claudio Bonadio et le Sénat ne semble pas disposé à voter sa levée d'immunité, étant donné que toute l'opposition a déclaré vouloir faire front commun sur cette question.

Clarín fait sa une sur les caciques kirchneristes
qui ont été incarcérés hier
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La sénatrice et ex-présidente a tenu une conférence de presse en sortant du tribunal. De nombreux acteurs de sa mouvance politique l'entouraient. On a noté toutefois que les gouverneurs péronistes ont choisi de garder le silence sur les derniers rebondissements du dossier Nisman, puisque l'inculpation de Cristina Kichner est liée à cette affaire. Il s'agit pour la magistrature de suivre le réquisitoire que le procureur Alberto Nisman voulait publier, à la veille de sa mort violente, chez lui, en plein été 2015.

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En même temps que l'ex-présidente était convoquée chez le juge d'instruction, le juge fédéral qui avait déclaré inapplicables les réquisitoires du procureur défunt, Daniel Rafecas, était convoqué devant le Conseil de la Magistrature, statuant en conseil disciplinaire, pour répondre de fautes qu'il aurait commises en publiant son arrêt de rejet des écrits de Nisman, lequel a ensuite été confirmé en appel puis devant la Cour Suprême, avant que le dossier soit réactivé sur une base quelque peu contestable en droit, puisqu'on ne juge pas deux fois les mêmes faits. Rafecas s'est défendu bec et ongles devant ses pairs.

La Nación fait sa une sur la conférence de presse de Cristina
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On reste confondu devant la brutalité du virage pris par l'Argentine depuis le résultat des élections d'octobre. Tout se passe comme si, bien au-delà du seul gouvernement, les diverses composantes sociales, économiques et politiques qui convergent pour soutenir la nouvelle majorité étaient conduites par le désir de prendre leur revanche sur les douze années de gouvernement Kirchner, de tout annuler et de tout casser, en s'en prenant aussi aux personnes, y compris aux juges, comme on le voit au Brésil et dans d'autres pays de la région.

Pour aller plus loin :
Sur l'inculpation de Cristina Kirchner
sur le procès de Daniel Rafecas
lire l'article de Página/12, qui soutient le juge
lire l'article de La Nación

Ajouts du 12 décembre 2017 :
lire l'article de La Nación sur les déclarations d'un ancien Secrétaire d'Interpol qui souligne que l'accord avec l'Iran n'a jamais annulé le mandat d'arrêt international émis par l'Argentine contre les suspects iraniens. Il estime que Claudio Bonadio n'instruit qu'à charge et écarte les éléments à décharge, comme celui-là. Or cet argument était déjà celui qu'avançaient Cristina Kirchner et Héctor Timmerman pendant l'été 2015, au plus fort du scandale autour de la mort violente de Alberto Nisman
lire l'article de Página/12 sur le  même sujet

Ajout du 13 décembre 2017 :
lire l'article de Clarín sur la lettre envoyée par le ministre des Affaires étrangères d'Iran à Jorge Faurie, son homologue argentin, où l'Iran reconnaît que le mémorandum de coopération avait bien pour objectif de faire lever le mandat d'arrêt international contre les agents iraniens suspects d'avoir commandité et organisé l'attentat de 1994 contre la mutuelle juive de la rue Pasteur à Buenos Aires (86 morts et plus de 300 blessés, dont certains handicapés à vie).