lundi 18 décembre 2017

Turn-over au ministère de la Culture de Buenos Aires [Actu]

Horacio Rodríguez Larreta, chef du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, au centre (au micro)
Il s'était entouré des ministres de la Culture de la Nation et de la Ville et de leurs cabinets respectifs
pour présenter le nouvel organigramme de la culture de la capitale argentine

A la fin de la semaine dernière, on a appris la révocation du ministre de la Culture du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires et son remplacement immédiat. En deux ans, le ministère, qui avait été d'une rare stabilité sous Mauricio Macri, avec Hernán Lombardi (1) à sa tête, aura connu rien moins que trois titulaires. Cela fait beaucoup.

Le ministre sortant était un compositeur de spectacles, revues et comédies musicales, auquel le Chef du Gouvernement municipal reproche de s'intéresser beaucoup plus à sa carrière artistique qu'à ses responsabilités gouvernementales. Le nouveau ministre s'appelle Enrique Avogadro et il arrive au ministère sans susciter beaucoup d'enthousiasme parmi les artistes et autres acteurs de la culture dans la Ville. Página/12 profite d'ailleurs de ce changement de titulaire pour sortir un scandale dont il n'avait guère parlé jusqu'ici : la fermeture du Centro Afrocultural de la rue Defensa (2), à Monserrat, où les artistes travaillaient autour du passé esclavagiste de l'Argentine et du legs, notamment musical, des Afro-américains dans ce pays qui a si longtemps nié cette réalité historique.

Pour aller plus loin :
lire l'article de La Nación, qui souligne l'instabilité politique au sein du ministère
lire l'article de Página/12 sur la fermeture du Centro Afrocultural, qui possédait un blog et une page Facebook.



(1) aujourd'hui ministre de l'audiovisuel public national et des centres culturels nationaux.
(2) Ce centre n'avait rien de bien méchant. Je suis souvent passée devant le bâtiment, certes l'hiver et en pleine semaine, lorsque je remonte de l'hostel Carlos Gardel où je réside jusqu'à la basilique du saint Rosaire, avenue Belgrano. Franchement, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat. C'était l'un des centres de culture underground qui foisonnent (ou foisonnaient) à Buenos Aires mais que cette nouvelle administration municipale semble avoir dans le collimateur. Quelques riverains se plaignaient du bruit mais la très touristique Feria de San Telmo qui se tient dans cette rue tous les dimanches, jusque très tard le soir, est une nuisance largement supérieure pour les habitants de la rue et il y avait, à n'en pas douter, d'autres solutions à proposer et à mettre en place avant de procéder à une fermeture qui va de pair avec l'expulsion de leurs locaux si incommodes (sous l'autoroute 25 de Mayo) de la Coopérative des Artisans d'Argentine, un peu plus au sud, dans la même rue, et qui faisaient vivre elle aussi un modèle économique alternatif qui n'a pas l'heur de plaire à l'actuel gouvernement de la Ville (ni à celui du pays tout entier). C'est plus que regrettable.