mercredi 13 décembre 2017

Remous dans la Marine [Actu]

L'article sur la crise dans la marine est illustré d'une photo des familles des sous-mariniers disparus
En bas, à droite, en dessous, les désordres de rue autour du sommet de l'OMC
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A la suite de la calamiteuse gestion de la crise, toujours ouverte, de la disparition en mission d'un sous-marin avec 44 membres d'équipage à bord, le ARA San Juan, le chef d'Etat-Major de la Marine argentine, l'amiral Srur, qui est maintenu à son poste, vient de suspendre de ses fonctions l'un de ses adjoints qui aurait dû lui faire remonter l'information de la perte du contact avec le San Juan dès le 15 novembre, pour que lui-même puisse en informer le ministre de la Défense, Oscar Aguad, qui se trouvait alors au Canada dans le cadre de ses fonctions.

Quatre autres officiers supérieurs ont dès lors demandé leur mise à la retraite, pour se solidariser avec l'adjoint mis en cause. Ce à quoi le ministre a répondu qu'il accepterait leur démission. Une nouvelle rebuffade comme il y en a eu tant dans cette affaire, où le moins qu'on puisse dire est que le commandement n'a guère été ménagé, au risque de le discréditer complètement auprès des subordonnés. Ce qui n'est pas d'une saine relation entre l'exécutif et le militaire comme la France en a fait l'amère expérience le 13 juillet dernier.

La Marine argentine vient de perdre d'un coup trois de ses chefs essentiels au déploiement opérationnel à un moment où l'institution vient de perdre l'un des ses bâtiments et 44 hommes, dont plusieurs officiers très expérimentés. La gestion de crise va de Charybde en Scylla !

A cela s'ajoute l'instruction par la justice civile, dont la juge en charge du dossier émet l'hypothèse qu'il y aurait eu des faits de corruption dans l'ensemble des actes relatifs à ce sous-marin, à son achat, à son entretien et à son dernier envoi en mission.

Et tout cela se passe à nouveau, à un moment où le monde entier a les yeux fixés sur Buenos Aires, qui accueille un sommet de l'OMC qui a un air assez miteux, avec plus de différends entre Etats Membres que de capacité à s'entendre pour faire avancer la planète.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, qui ose son habituel jeu de mot
lire l'article de La Nación sur l'avancée de l'instruction.

Ajout du 14 décembre 2017 :
lire l'article de Página/12 sur la délégation des familles des sous-mariniers, montées au Congrès, pour réclamer que le dossier ne soit pas fermé, ce qu'elle craigne. Le ministre de la Défense refuse de répondre aux parlementaires sur le sujet.