A
la suite de la calamiteuse gestion de la crise, toujours ouverte, de
la disparition en mission d'un sous-marin avec 44 membres d'équipage
à bord, le ARA San Juan, le chef d'Etat-Major de la Marine argentine, l'amiral Srur,
qui est maintenu à son poste, vient de suspendre de ses fonctions
l'un de ses adjoints qui aurait dû lui faire remonter l'information
de la perte du contact avec le San Juan dès le 15 novembre, pour
que lui-même puisse en informer le ministre de la Défense, Oscar Aguad, qui se
trouvait alors au Canada dans le cadre de ses fonctions.
Quatre
autres officiers supérieurs ont dès lors demandé leur mise à la
retraite, pour se solidariser avec l'adjoint mis en cause. Ce à quoi
le ministre a répondu qu'il accepterait leur démission. Une
nouvelle rebuffade comme il y en a eu tant dans cette affaire, où le
moins qu'on puisse dire est que le commandement n'a guère été
ménagé, au risque de le discréditer complètement auprès des
subordonnés. Ce qui n'est pas d'une saine relation entre l'exécutif
et le militaire comme la France en a fait l'amère expérience le 13
juillet dernier.
La
Marine argentine vient de perdre d'un coup trois de ses chefs
essentiels au déploiement opérationnel à un moment où
l'institution vient de perdre l'un des ses bâtiments et 44 hommes,
dont plusieurs officiers très expérimentés. La gestion de crise va
de Charybde en Scylla !
A
cela s'ajoute l'instruction par la justice civile, dont la juge en
charge du dossier émet l'hypothèse qu'il y aurait eu des faits de
corruption dans l'ensemble des actes relatifs à ce sous-marin, à
son achat, à son entretien et à son dernier envoi en mission.
Et
tout cela se passe à nouveau, à un moment où le monde entier a les
yeux fixés sur Buenos Aires, qui accueille un sommet de l'OMC qui a
un air assez miteux, avec plus de différends entre Etats Membres que
de capacité à s'entendre pour faire avancer la planète.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12, qui ose son habituel jeu de mot
lire
l'article de Clarín
lire
l'article de La Nación sur l'avancée de l'instruction.
Ajout du 14 décembre 2017 :
lire l'article de Página/12 sur la délégation des familles des sous-mariniers, montées au Congrès, pour réclamer que le dossier ne soit pas fermé, ce qu'elle craigne. Le ministre de la Défense refuse de répondre aux parlementaires sur le sujet.
Ajout du 14 décembre 2017 :
lire l'article de Página/12 sur la délégation des familles des sous-mariniers, montées au Congrès, pour réclamer que le dossier ne soit pas fermé, ce qu'elle craigne. Le ministre de la Défense refuse de répondre aux parlementaires sur le sujet.