En visitant la Casa Rosada, la nouvelle équipe gouvernementale a découvert pourquoi
le Salón de las Mujeres ne servait plus jamais de cadre à des
manifestations officielles du gouvernement. Le machisme sous-jacent
dans l’idéologie de cette droite néolibérale qui tenait le pays ne faisait guère
de doute mais de là à découvrir ce qu’ils ont découvert !
La belle salle décorée
des portraits de quelques femmes qui ont fait l’histoire politique,
sociale et culturelle de l’Argentine, a été transformé en un
open-space où se côtoient un standard et des postes de travail
administratif, le tout dans une laideur fonctionnelle qui nous en dit aussi long sur le mépris que Macri porte aux agents subalternes de ses services que sur celui qu'il a pour l'émancipation politique et civile des femmes.
Son successeur va donc
faire restaurer les lieux et leur rendre leur rôle officiel de salle
de négociation et de réception.
Dans le même ordre
d’idées montrant un président Macri sans aucun égard pour
l’histoire et l’héritage national, l’équipe Fernández a
découvert qu’il avait fait détruire un escalier vénérable dans
le palais présidentiel, malgré l’interdiction que lui en avait
faite la commission de préservation des monuments historiques. Chef
du gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, cet élu
vandale avait fait abattre la maison du poète Evaristo Carriego, à Palermo,
un artiste urbain et populaire de la première décennie du 20e siècle, qui avait
inspiré des écrivains de la stature de Jorge Luis Borges ou de Homero Manzi, le
créateur du thème du quartier dans le répertoire du tango.
Quand on ajoute que
Fernández, en prenant possession des lieux dans l’après-midi du
10 décembre, a découvert que le système d’air conditionné ne
fonctionne pas (ce qui revient à obliger les agents à travailler
dans des chaleurs insupportables à partir du mois de novembre
jusqu’à celui d’avril) et que certains ascenseurs sont aussi aux
abonnés absents (il y a quelques jours, le président a dû
emprunter un monte-charge pour arriver à temps à une réunion), on
se fait une idée (lamentable) de ce que fut la gestion Macri y
compris dans ce domaine tout simple. Dans ce cas, que le pays soit
KO, cela n’a rien d’étonnant.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 sur le Salón de las Mujeres
lire l’entrefilet de
Página/12 sur la destruction illégale de l’escalier