Les attributs du pouvoir exécutif Photo présidence argentine |
Dans son premier discours, délivré pendant un
peu plus d’une heure devant l’ensemble du Congrès et diverses
délégations étrangères et militantes, Alberto Fernández a
annoncé un programme où l’État revient au premier plan pour
réguler l’économie, répartir la richesse, réformer le système
judiciaire et les services de renseignement, instituer un conseil
économique et social et une commission trans-partisane consacrée aux
territoires austraux (Malouines et Antarctique), renouveler
l’Education nationale et impliquer l’audiovisuel public et privé
dans une monté en qualité des programmes culturels, redynamiser le
système de santé public en relançant la vaccination, lutter contre
les discriminations de toutes sortes et contre les violences faites
aux femmes, tout cela en parvenant à ne pas prononcer le mot
avortement, dont une immense partie de la majorité attend la
dépénalisation rapide, mais en parler aurait provoqué un beau
charivari dans l’assemblée.
L'entrée à la Casa Rosada - la haie d'honneur des grenadiers à cheval (ici, à pied) |
Le
président veut aussi que l’Argentine relance son industrie tout en
veillant à innover pour la protection de l’environnement, la lutte
contre le réchauffement climatique et la modernisation des forces
armées.
Tout au long de la cérémonie, le président s’est montré affable, tranquille, plein d’égards pour les autres et notamment pour Mauricio Macri et Gabriela Michetti, les mandataires sortants, ce que Cristina Kirchner, toute de blanc vêtue, n’a réussi à faire qu’à demi. Elle s’est montrée revêche envers Macri et charmante envers Michetti, que Macri a traitée comme quantité négligeable depuis le mois d’août et qui va prendre du champ pour se reconstruire après cette fin de mandat sans aucun doute assez éprouvante pour elle.
Estanislao
Fernández, fils unique du président, était là, comme une figure
concrète de la lutte contre les discriminations : il est
drag-queen de son état et s’est présenté dans l’hémicycle en
costume sombre et cravate, rasé de frais, les cheveux en pétard,
des boucles dépareillées aux deux oreilles et
des mains tatouées en couleur. La première
dame, quant à elle, une actrice de 34 ans, s’est montrée tout à
la fois élégante, classique
et discrète. Le couple n’est pas marié. Un vent nouveau souffle
sur la Casa Rosada, à l’est d’une Plaza de Mayo enfin rendue à
tous et débarrassée des grilles que Macri lui avait infligées il y
a trois ans.
Le président, entourée de sa campagne, Fabiola Yanez, et de son fils, Estanislao |