mercredi 11 décembre 2019

On a ressorti les calicots [Actu]


C’est sous une chaleur accablante que se sont déroulées la cérémonie de la prise de fonction du nouveau président argentin, Alberto Fernández, et de sa vice-présidente, Cristina Kirchner, et les festivités publiques qui ont suivi. Dans une Buenos Aires écrasée par le soleil printanier de midi, on a vu réapparaître les banderoles, les calicots, les ballons géants en forme de mongolfière et les autres emblèmes militants qui sont la marque de la culture péroniste, où le collectif joue un grand rôle. Un parfait contrepoint aux manifestations d’il y a quatre ans, dominées par la droite dont les tenants prêchent l’individualisme et n’affrètent jamais des cars pour que des gens sans grands moyens viennent remplir la place du Congrès, l’avenue de Mai et la place du même nom en débordant les services de sécurité avec leur enthousiasme et leur indiscipline.

"Pacificateur, pluraliste, différent", semble apprécier La Prensa
qui aura été surprise sans doute
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Il en fut de même ou peu s’en faut dans l’hémicycle où la prestation de serment des deux nouveaux mandataires fut saluée par une Marcha peronista, entonnée à pleins poumons par la moitié gauche et le public dans les galeries supérieures, avec une joie exubérante tout à fait contagieuse. Même le président nouvellement investi n’est pas parvenu à y mettre fin, bien au contraire, lorsque Mauricio Macri fit sa très brève apparition pour remettre à son successeur les insignes du pouvoir : l’écharpe bicolore et le bâton de commandement.

"Je viens appeler à l'unité", cite La Nación,
au-dessus de la photo de la transmission du bâton,
attribut du pouvoir exécutif
avec l'écharpe qu'on aperçoit sur l'épaule de Alberto Fernández

La fête populaire devait se prolonger avec un méga-show de rock et autres musiques sur Plaza de Mayo tandis que le président et la vice-présidente recevaient à déjeuner les délégations étrangères et diplomatiques ainsi que les corps constitués, avant la prestation de serment des ministres et la réception au Sénat par Cristina de délégations parlementaires étrangères, son tout premier acte en sa nouvelle qualité.

"Alberto a appelé à combler la division" [idéologique]
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Au milieu des souffrances sociales provoquées par la politique néolibérale du gouvernement sortant, la rue exprimait une liesse débordante, un espoir solide et un grand soulagement. Mais tout ne va pas aller tout seul. Il reste beaucoup d’efforts à accepter pour remettre le pays debout, comme s’y est engagé le nouveau chef d’État.

Un bon signe pour commencer : les marchés ont respecté l’alternance démocratique. Le dollar est resté stable, à 63 pesos argentins.

Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa, qui apprécie le ton conciliateur du premier discours du président