C’est sous une chaleur accablante que se sont
déroulées la cérémonie de la prise de fonction du nouveau
président argentin, Alberto Fernández, et de sa vice-présidente,
Cristina Kirchner, et les festivités publiques qui ont suivi. Dans
une Buenos Aires écrasée par le soleil printanier de midi, on a vu
réapparaître les banderoles, les calicots, les ballons géants en forme de mongolfière et les autres emblèmes militants qui sont la marque de la culture péroniste, où le
collectif joue un grand rôle. Un parfait contrepoint aux
manifestations d’il y a quatre ans, dominées par la droite dont
les tenants prêchent l’individualisme et n’affrètent jamais des
cars pour que des gens sans grands moyens viennent remplir la place
du Congrès, l’avenue de Mai et la place du même nom en débordant
les services de sécurité avec leur enthousiasme et leur
indiscipline.
"Pacificateur, pluraliste, différent", semble apprécier La Prensa qui aura été surprise sans doute Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Il
en fut de même ou peu s’en faut dans l’hémicycle où la
prestation de serment des deux nouveaux mandataires fut saluée par
une Marcha peronista, entonnée à pleins poumons par la moitié
gauche et le public dans les galeries supérieures, avec une joie
exubérante tout à fait contagieuse. Même le président
nouvellement investi n’est pas parvenu à y mettre fin, bien au
contraire, lorsque Mauricio Macri fit sa très brève apparition pour remettre
à son successeur les insignes du pouvoir : l’écharpe
bicolore et le bâton de commandement.
"Je viens appeler à l'unité", cite La Nación, au-dessus de la photo de la transmission du bâton, attribut du pouvoir exécutif avec l'écharpe qu'on aperçoit sur l'épaule de Alberto Fernández |
La fête populaire devait se prolonger avec un méga-show de rock et autres musiques sur Plaza de Mayo tandis que le président et la vice-présidente recevaient à déjeuner les délégations étrangères et diplomatiques ainsi que les corps constitués, avant la prestation de serment des ministres et la réception au Sénat par Cristina de délégations parlementaires étrangères, son tout premier acte en sa nouvelle qualité.
"Alberto a appelé à combler la division" [idéologique] Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Au
milieu des souffrances sociales provoquées par la politique
néolibérale du gouvernement sortant, la rue exprimait une liesse
débordante, un espoir solide et un grand soulagement. Mais tout ne
va pas aller tout seul. Il reste beaucoup d’efforts à accepter
pour remettre le pays debout, comme s’y est engagé le nouveau chef
d’État.
Un
bon signe pour commencer : les marchés ont respecté
l’alternance démocratique. Le dollar est resté stable, à 63
pesos argentins.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article de La Prensa, qui apprécie le ton conciliateur du
premier discours du président
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