Le président Alberto Fernández a choisi le
député national Horacio Pietragalla pour succéder au libéral droitier Claudio Avruj
au Secrétariat d’État aux Droits de l’Homme.
Horacio
Pietragalla est le fils d’un couple victime de la Triple A
(organisation anti-communiste argentine qui s’attaquait à toute la
gauche, y compris aux courants péronistes révolutionnaires avant
même le coup d’État), lui en 1975 (sous la présidence de Isabel
Perón) et elle un an plus tard, sous la Junte militaire issue du
coup d’État contre « Isabelita » le 24 mars 1976.
Après la disparition de sa mère, il a été arraché par les
pouvoirs publics à sa famille, dans le cadre du vol systématique
des enfants des opposants à la dictature.
En
2003, il a retrouvé son identité de naissance et il est le premier
des petits-enfants à avoir participé à la conférence de presse
que Abuelas de Plaza de Mayo donne dès que l’association retrouve
une des personnes recherchées.
Depuis
2011, il est membre de la Campora, une organisation kirchneriste qui
n’est pas des plus modérées (et c’est peu de le dire). Son
arrivée au secrétariat d’État annonce donc un accent mis à
nouveau sur ce passé qui ne passe pas quand l'ex-président Mauricio Macri avait essayé
d’élargir les problématiques des droits de l’homme au présent
(ce qui n’avait pas donné des résultats bien convaincants, eu
égard aux décisions désastreuses d’un certain nombre de
ministres, en particulier celui de la Justice et celle de la
Sécurité, qui s’est efforcé de légitimer la violence policière
et le droit pour les forces de l’ordre de tirer sur les gens, y
compris dans le dos, dans la tristement célèbre doctrine Chocobar,
que j’ai abondamment commentée dans cette colonne).
Seul
Página/12 rend compte de cette nomination. Cela en dit long sur le
manque d’intérêt pour le sujet dans la presse de droite, qui
vient d’entrer dans l’opposition (et a du mal à le digérer).
Un
premier petit-fils avait déjà été nommé dès la semaine
dernière : il s’agit de Juan Cadanbié, ministre de
l’écologie et du développement durable.
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de Página/12.