Une des pages culturelles de Página/12 ce matin |
Luis Puenzo, le nouveau directeur de l’INCAA,
l’institut national du cinéma et des arts audiovisuels, vient de
donner deux longues interviews à deux journaux de bords politiques
opposés, l’une à Página/12 et l’autre à La Nación.
Luis
Puenzo, qui fut en 1994 l’un des promoteurs de la première loi sur
le cinéma en Argentine, en appelle à une modernisation de l’arsenal
juridique du secteur : les lois se sont en effet accumulées les
unes sur les autres, il faut maintenant redonner de la cohérence à
ce qui devient un fatras. Il voudrait aussi faire du cinéma l’une
des trois principales industries de l’Argentine. Et après tout,
pourquoi pas ? Si les capitaux ont toujours manqué pour créer
un Hollywood au bord du Río de la Plata, les talents eux ont
toujours répondu présent.
Homme
du métier, Puenzo jouit pour le moment de la confiance de ses pairs,
aux côtés desquels il vient de traverser la période néfaste
résultant pour la culture de la politique néolibérale et
mercantile de Mauricio Macri. Il aura l’oreille du prochain
ambassadeur argentin à l’UNESCO, qui n’est autre que l’un de
ses confrères, le réalisateur Pino Solanas (1), qui vient de quitter le
Sénat et accumule à présent une belle expérience politique au
niveau local (à Buenos Aires) comme au niveau fédéral.
Luis
Puenzo veut s’inspirer du modèle français, qui a son Centre
national du Cinéma et sa loi de protection de la production
nationale contre la tendance invasive du cinéma nord-américain. Il
faut maintenant qu’il fasse réaliser un audit sur ce qui a été
fait et ce qui a été délaissé dans l’organisme, dont les gens
du métier se plaignaient continuellement depuis quatre ans, et
monter une politique avec les moyens du bord. Dans un premier temps,
ils risquent de ne pas voler très haut.
Pour
en savoir plus :
(1) Il remplacera Rodolfo Terragno.