mardi 7 juillet 2020

Le crime ne paye plus mais la presse de droite voudrait encore y croire [Actu]

"Rends-toi, tu es cernée", clame le gros titre
pour rappeler la manière forte qui était celle de l'ancienne ministre de la Sécurité,
Patricia Bullrich

Comme on le voyait venir depuis de longues semaines, la structure électorale de droite Juntos por el Cambio (ensemble pour le changement), qui rassemble le PRO (droite libérale) et l’UCR (centre droit), est en train de se disloquer entre deux courants : une ligne dure de confrontation à la majorité par tous les moyens, conduit par Patricia Bullrich placée là par l'ex-chef de l'Etat Mauricio Macri, et une ligne plus conciliante, dans laquelle se trouvent un cousin de l’ancien président, maire d’une ville de banlieue, le chef du gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires et l’ancienne gouverneure de la province.

La ligne dure a publié avant-hier un communiqué où Juntos por el Cambio accusait, sans preuve, la vice-présidente d’avoir commandité un crime odieux qui s’est produit à El Calafate, le diamant touristique de la province de Santa Cruz, en Patagonie. Or ce communiqué a été publié sans aucune concertation avec le reste des ténors du mouvement.

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Il semble que ce texte ait été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour la ligne conciliante qu’on peut aussi appelée la ligne démocratique, tout simplement, puisqu’ils mettent l’intérêt du pays au-dessus de celui du parti et acceptent le résultat des urnes. Patricia Bullrich aurait été débarquée et on attend la constitution d’un bureau directeur temporaire qui décidera de l’avenir de cette alliance.

La calomnie a été une arme importante dans l’arsenal de la droite contre la gauche, qui lui garde un chien de sa chienne et n’hésite pas à faire beaucoup de bruit au moindre pet de travers des adversaires.

Pas un mot de cette grave querelle dans La Prensa et Clarín, qui préfèrent creuser le sillon du soi-disant scandale politique que plusieurs ténors de la droite nient fermement (il n’y a aucune preuve de rien du tout en ce sens). La Nación aborde du bout du stylo une forte tension au sein du Pro. Seul Página/12 met l’information à sa une, en en faisant même (et c’est de bonne guerre) son gros titre principal.

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