Hier, quittant exceptionnellement sa résidence de Olivos, le
président argentin a visité le siège de l’état-major général, el Edificio Libertador, et s’est vu remettre, à cette occasion, une
réplique d’un sabre de Manuel Belgrano, qui symbolise le
commandement en chef des forces armées. C’était la fête de la
Camaraderie.
Devant les plus hautes
autorités militaires, au pied d’une imposante statue pédestre de
Manuel Belgrano et avec des gestes barrière qui laissent quelque peu
à désirer (allez donc abolir l’accolade en Argentine !), le
chef d’État a remercié toutes les forces pour leur conduite
exemplaire dans l’aide qu’elles ont apportée partout sur
l’ensemble du territoire depuis le début de la crise sanitaire.
L’armée argentine s’est en effet engagée dans l’« opération
Manuel Belgrano », la bien-nommée puisqu’il s’agit d’une
œuvre militaire de paix et de soutien aux populations civiles, un
thème qui a traversé de part en part la vie du grand héros
révolutionnaire.
Alberto Fernández a
aussi annoncé quelque chose que les militaires attendaient depuis
fort longtemps : à partir du 1er octobre prochain
l’ensemble du système de rémunération des militaires sera mis
aux normes générales de la fonction publique. Jusqu’ici en effet,
la solde se composait d’une somme sur laquelle sont décomptés les
droits sociaux, notamment la retraite, et de primes qui ne génèrent
aucun avantage social de quelque nature que ce soit (ce qu’on
appelle en Argentine une rémunération « au noir »). Or
ces primes représentent de 20 à 30 % du revenu des soldats.
Ce système a même
poussé de nombreux militaires à intenter un procès à l’État
pour obtenir un calcul plus juste de leur retraite ! Une
situation pour le moins paradoxale, surtout aux yeux du juriste
qu’est le président, et qui sera donc rectifiée au début du
printemps. A partir du 1er octobre, l’ensemble de la
rémunération sera génératrice de droits. Une première mesure du
mandat qui met enfin cette armée devenue pleinement démocratique
sur un pied d’égalité avec le reste des serviteurs de l’État.
Alberto Fernández
entend bien qu’elle soit désormais intégrée à la société
argentine dans le nouveau monde que nous allons bâtir, a-t-il
affirmé, lorsque l’épidémie sera passée ou que nous aurons
appris à vivre avec cette nouvelle maladie.
Des quatre quotidiens
nationaux, seul Clarín ne parlait pas de cette visite ce
matin sur son site Internet.
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa, qui en fait une partie de sa une
lire l’article de La Nación.