jeudi 23 juillet 2020

Le président, les forces armées et la solde [Actu]

"Reconnaissance", dit le gros titre
En-dessous, cette photo de confessionnal
pour marquer l'ouverture des églises à Buenos Aires même.
Curieux choix d'illustration !
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Hier, quittant exceptionnellement sa résidence de Olivos, le président argentin a visité le siège de l’état-major général, el Edificio Libertador, et s’est vu remettre, à cette occasion, une réplique d’un sabre de Manuel Belgrano, qui symbolise le commandement en chef des forces armées. C’était la fête de la Camaraderie.

Devant les plus hautes autorités militaires, au pied d’une imposante statue pédestre de Manuel Belgrano et avec des gestes barrière qui laissent quelque peu à désirer (allez donc abolir l’accolade en Argentine !), le chef d’État a remercié toutes les forces pour leur conduite exemplaire dans l’aide qu’elles ont apportée partout sur l’ensemble du territoire depuis le début de la crise sanitaire. L’armée argentine s’est en effet engagée dans l’« opération Manuel Belgrano », la bien-nommée puisqu’il s’agit d’une œuvre militaire de paix et de soutien aux populations civiles, un thème qui a traversé de part en part la vie du grand héros révolutionnaire.

Alberto Fernández a aussi annoncé quelque chose que les militaires attendaient depuis fort longtemps : à partir du 1er octobre prochain l’ensemble du système de rémunération des militaires sera mis aux normes générales de la fonction publique. Jusqu’ici en effet, la solde se composait d’une somme sur laquelle sont décomptés les droits sociaux, notamment la retraite, et de primes qui ne génèrent aucun avantage social de quelque nature que ce soit (ce qu’on appelle en Argentine une rémunération « au noir »). Or ces primes représentent de 20 à 30 % du revenu des soldats.

Ce système a même poussé de nombreux militaires à intenter un procès à l’État pour obtenir un calcul plus juste de leur retraite ! Une situation pour le moins paradoxale, surtout aux yeux du juriste qu’est le président, et qui sera donc rectifiée au début du printemps. A partir du 1er octobre, l’ensemble de la rémunération sera génératrice de droits. Une première mesure du mandat qui met enfin cette armée devenue pleinement démocratique sur un pied d’égalité avec le reste des serviteurs de l’État.


Alberto Fernández entend bien qu’elle soit désormais intégrée à la société argentine dans le nouveau monde que nous allons bâtir, a-t-il affirmé, lorsque l’épidémie sera passée ou que nous aurons appris à vivre avec cette nouvelle maladie.

Des quatre quotidiens nationaux, seul Clarín ne parlait pas de cette visite ce matin sur son site Internet.

Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa, qui en fait une partie de sa une