Le 9 juillet est traité en manchette La photo de une est consacrée à un jeune qui a disparu depuis deux mois |
Hier, c’est avec Zoom et grâce au direct de TV
Pública, tous les gouverneurs étant connectés et présents sur
l’écran multiple disposé derrière le pupitre présidentiel, que
l’Argentine institutionnelle a célébré l’anniversaire de sa
seconde date fondatrice.
Une
nouvelle fois, Alberto Fernández a appelé à la concorde civique
dans le respect de toutes les diversité du pays : diversité
politique et idéologique, diversité des modes de vie, égalité
entre les sexes, respect de tous les âges… Ce projet qui semble
lui tenir à cœur semble un peu moins utopique aujourd’hui qu’il
a quelques mois, avant son entrée en fonction : même certaines
personnalités de la droite, connues jusqu’à présent pour leur
sectarisme, approuvent publiquement sa manière de conduire le pays
dans cette triple crise sanitaire, économique et financière.
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Regardez
ce que TV Pública en propose sur sa chaîne YouTube. C’est
édifiant : après le traditionnel salut du drapeau, le
président a tenu, comme il en a pris l’habitude, à saluer
personnellement chacun des grenadiers à cheval qui assurent le
service d’honneur parmi lesquels il prend grand soin, à chaque
occasion, de faire figurer des femmes en bonne place.
Après
quelques images de transition qui montrent l’intérieur de la Casa
Histórica de Tucumán, la maison patricienne où se réunissait le
Congrès constituant de 1816, on le retrouve sur la tribune entouré
de représentants de la société civile : tous les secteurs de
l’économie marchande étaient là, organisations syndicales et
patronales, chambres de métiers divers. Rien que des hommes, sauf
une femme qu’il avait réussi à identifier et fait placer au
premier rang. Cela nous en dit long sur la gouvernance du monde
économique dans le pays ! Et contrairement à ce qui se passe
en France, il n’est pas bien sorcier de reconnaître parmi ces
hommes qui ont revêtu leur plus beau costume ceux qui représentent
les travailleurs et ceux qui représentent les patrons. En Europe,
tous ces dirigeants portent le même costume ou le même tailleur,
leurs coupes de cheveux sont interchangeables et leurs mains et leurs
visages ne trahissent pas leur appartenance de classe. Allez regarder
l’image pour l’Argentine : la différence va vous sauter aux
yeux.
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Juste
avant la prise de parole de Alberto Fernández, belle interprétation
de l’hymne national, en version volontairement non militaire,
accompagné par toute un panoplie d’instruments populaires dont la
guitare et l’accordéon. Et par-dessus, les images d’une
Argentine qui tantôt travaille et produit, tantôt s’amuse et
danse sous toutes les latitudes et longitudes du pays.
Ce
matin, la presse revient sur l’événement et les trois titres
mainstream
préfèrent mettre à leur une la nouvelle manifestation contre le
confinement où une opposition manipulée par cette presse est à
nouveau sortie, comme le 20 juin, en agitant le drapeau national
comme oriflamme de leur cause partisane avec des mots d'ordre sous lesquels perce beaucoup de haine. L’inverse même de ce que
disait le président ! C’est tout de même extraordinaire que
les quotidiens préfèrent ainsi l’appel au désordre, à la
désobéissance dangereuse face à une contagion grave et les cris de
haine à des propos pacificateurs pendant une fête nationale.
D’autant qu’en difficulté dans son camp après l’impair du
communiqué calomniateur contre Cristina Kirchner accusée sans
preuve d’avoir commandité un assassinat sordide, l’ancien
président Mauricio Macri a jeté de l’huile sur le feu en publiant
sur les réseaux sociaux un communiqué qui ne pouvaient
qu’encourager les manifestants.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article de Página/12
lire
l’article de La Prensa
qui publie aussi un éditorial d'une hostilité sourde et rance contre la politique actuelle
du gouvernement
lire
l’article de Clarín
lire
l’article de La Nación
lire
le communiqué de la Casa Rosada, qui propose aussi une vidéo de la cérémonie.