vendredi 10 juillet 2020

9 Juillet en mode épidémie [Actu]

Le 9 juillet est traité en manchette
La photo de une est consacrée à un jeune qui a disparu depuis deux mois

Hier, c’est avec Zoom et grâce au direct de TV Pública, tous les gouverneurs étant connectés et présents sur l’écran multiple disposé derrière le pupitre présidentiel, que l’Argentine institutionnelle a célébré l’anniversaire de sa seconde date fondatrice.


Une nouvelle fois, Alberto Fernández a appelé à la concorde civique dans le respect de toutes les diversité du pays : diversité politique et idéologique, diversité des modes de vie, égalité entre les sexes, respect de tous les âges… Ce projet qui semble lui tenir à cœur semble un peu moins utopique aujourd’hui qu’il a quelques mois, avant son entrée en fonction : même certaines personnalités de la droite, connues jusqu’à présent pour leur sectarisme, approuvent publiquement sa manière de conduire le pays dans cette triple crise sanitaire, économique et financière.

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Regardez ce que TV Pública en propose sur sa chaîne YouTube. C’est édifiant : après le traditionnel salut du drapeau, le président a tenu, comme il en a pris l’habitude, à saluer personnellement chacun des grenadiers à cheval qui assurent le service d’honneur parmi lesquels il prend grand soin, à chaque occasion, de faire figurer des femmes en bonne place.

Après quelques images de transition qui montrent l’intérieur de la Casa Histórica de Tucumán, la maison patricienne où se réunissait le Congrès constituant de 1816, on le retrouve sur la tribune entouré de représentants de la société civile : tous les secteurs de l’économie marchande étaient là, organisations syndicales et patronales, chambres de métiers divers. Rien que des hommes, sauf une femme qu’il avait réussi à identifier et fait placer au premier rang. Cela nous en dit long sur la gouvernance du monde économique dans le pays ! Et contrairement à ce qui se passe en France, il n’est pas bien sorcier de reconnaître parmi ces hommes qui ont revêtu leur plus beau costume ceux qui représentent les travailleurs et ceux qui représentent les patrons. En Europe, tous ces dirigeants portent le même costume ou le même tailleur, leurs coupes de cheveux sont interchangeables et leurs mains et leurs visages ne trahissent pas leur appartenance de classe. Allez regarder l’image pour l’Argentine : la différence va vous sauter aux yeux.

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Juste avant la prise de parole de Alberto Fernández, belle interprétation de l’hymne national, en version volontairement non militaire, accompagné par toute un panoplie d’instruments populaires dont la guitare et l’accordéon. Et par-dessus, les images d’une Argentine qui tantôt travaille et produit, tantôt s’amuse et danse sous toutes les latitudes et longitudes du pays.

En haut, la mort à cause du covid-19 d'un grand du théâtre
qui était à l'Argentine ce que Jean-Laurent Cochet,
victime de la même maladie et à peu près au même âge le 7 avril dernier,
était à la France
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Ce matin, la presse revient sur l’événement et les trois titres mainstream préfèrent mettre à leur une la nouvelle manifestation contre le confinement où une opposition manipulée par cette presse est à nouveau sortie, comme le 20 juin, en agitant le drapeau national comme oriflamme de leur cause partisane avec des mots d'ordre sous lesquels perce beaucoup de haine. L’inverse même de ce que disait le président ! C’est tout de même extraordinaire que les quotidiens préfèrent ainsi l’appel au désordre, à la désobéissance dangereuse face à une contagion grave et les cris de haine à des propos pacificateurs pendant une fête nationale. D’autant qu’en difficulté dans son camp après l’impair du communiqué calomniateur contre Cristina Kirchner accusée sans preuve d’avoir commandité un assassinat sordide, l’ancien président Mauricio Macri a jeté de l’huile sur le feu en publiant sur les réseaux sociaux un communiqué qui ne pouvaient qu’encourager les manifestants.

Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa qui publie aussi un éditorial d'une hostilité sourde et rance contre la politique actuelle du gouvernement