Clarín est le seul à en faire autant à la une A droite, la photo d'un Macri à moitié endormi avec son épouse au lit dans le fond Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Le Conseil de
Guerre, saisi de l’affaire il y a quarante mois, s’est réuni
pour émettre son jugement sur les cinq officiers de la chaîne de
commandement qui avait en charge la sécurité en manœuvre du
sous-marin ARA
San Juan,
perdu en Atlantique sud, à quelques encablures de la côte
argentine, en novembre 2017 à la suite de toute une série d’erreurs
techniques, de malversations économiques et de manquements
hiérarchiques et retrouvé un an plus tard, à grands renforts
d’aides de toutes sortes qui ont coûté un fric fou, alors qu’il
apparaît qu’il avait été localisé quelques jours seulement
après la catastrophe. 44 marins ont péri, qui n’ont reçu des
honneurs officiels que l’année dernière, à l’initiative du
nouveau président qui venait de prendre ses fonctions.
Au centre, les mesures que le gouvernement s'apprête à prendre pour limiter l'expansion de l'épidémie En haut, l'affaire de la visioconférence de la droite En bas, au centre "Sanctions pour le naufrage" |
Hier, le Conseil a rendu publique sa proposition de sanctions et elles ne sont pas très lourdes : certes contre le capitaine de vaisseau qui commandait la flotte de sous-marins (trois bâtiments conventionnels plutôt anciens) (1), celui-là même qui a reçu les appels de détresse du bâtiment en difficulté, il propose une destitution pure et dure mais en ce qui concerne son supérieur, l’ancien chef d’état-major de la Marine, l’ex-amiral Marcelo Srur, il ne serait que mis aux arrêts de rigueur pour 45 jours. Ce n’est pas cher payé pour autant de vies perdues, quand bien même la plus lourde des responsabilités serait celle du pouvoir exécutif (ce que doit déterminer l’instruction civile en cours). D’autant que Srur avait plus de galons que de sens de l’honneur : il n’a pas eu la dignité de démissionner de lui-même, le ministre l’y a contraint pour se protéger lui-même un mois après la tragédie et cela s’est traduit de facto par une honteuse (mais matériellement confortable) mise à la retraite.
Ce peu de
sévérité du Conseil de guerre fait scandale aujourd’hui dans la
presse argentine (même si seul Clarín
en fait son gros titre) et il a soulevé le cœur des familles des
sous-mariniers disparus qui attendent beaucoup plus de la justice
pénale auprès de laquelle elles se sont portées partie civile (2).
Leurs avocats souhaitent que ces sanctions proposées et leurs
attendus (qui seront publiés vendredi) soient versés au dossier
d’instruction comme autant de preuves de la culpabilité de ces
chefs militaires bien peu glorieux.
L'info apparaît à droite C'est le titre au milieu L'affaire Macri n'apparaît pas en première page Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Les 250 pages d’attendus et de propositions vont maintenant remonter jusqu’au bureau du ministre qui a la compétence pour mettre en œuvre les sanctions suggérées par les amiraux.
Pour aller
plus loin :
Au sujet de
Mauricio Macri que l'on voit sur les unes et à qui son successeur vient de tailler un costard sur
mesure puisqu’à 10 h hier, avec des yeux encore lourds de
sommeil, il a branché Zoom, en T-shirt ou en pyjama, pour une visio
de travail (en année électorale) avec les ténors de son parti et
que Madame apparaît, toujours au lit, à l’arrière-plan (3) :
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
"La Marine argentine a appliqué des sanctions sans précédent", dit le gros titre au-dessus d'une photo du bureau dirigeant du Partido Justicialista Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
(1) seulement deux maintenant, dont un seul en service (l’autre est en cale sèche pour entretien).
(3) C’est le service communication de Juntos por el cambio, l’organisation politique et électorale qui allie la droite libérale et l’UCR, qui a publié les photos de cette visio. Avec ce genre d’amis, Macri n’a pas besoin d’ennemis !