Dans le rue Mariano Moreno, au numéro 550, on a retrouvé les vestiges d’une grande maison où vécut Juan Manuel de Rosas (1793-1877), le gouverneur qui a tenu la province de Buenos Aires d’une main de fer entre 1835 et 1852. Figure mythique de la gauche, pour son intérêt (feint ou réel) pour les classes populaires et notamment pour les afro-argentins dont il connaissait et appréciait la culture. Figure haïe de la droite parce qu’il était fédéraliste (alors que les possédants étaient majoritairement de l’autre côté, unitaires et jacobins) et parce qu’il refusait d’européaniser sa province et ses institutions naissantes.
Lui-même était un très puissant propriétaire foncier et se présentait comme le tyran de Buenos Aires.
Parmi les
vestiges, on a retrouvé de la vaisselle qui porte son slogan de
guerre (civile) : « La fédération ou la mort ! ».
On a aussi découvert une énorme citerne recueillant les eaux de
pluie, un système hydraulique dont on connaissait l’existence mais
dont on a très peu d’exemples. La plupart des citernes ont été
détruites lorsque la ville s’est reconstruite peu à peu en
faisant disparaître la quasi-totalité de son architecture coloniale
en ce qui concerne l’habitat particulier. Les seuls bâtiments
coloniaux qui nous restent sont trois maisons (celle du vice-roi
Liniers et les deux constructions qui composent le complexe privé du
Museo del Zanjón dans la rue Defensa) ainsi que des bâtiments
religieux (églises et couvents).
Assiette retrouvée au cours des fouilles
Photo Luciano Thieberger
Le 11 mars, les visites guidées pourront commencer dans le respect de règles sanitaires sévères. On envisage la construction d’un musée autour des ruines mises au jour par le chantier de fouilles.
Pour aller
plus loin :