Chaque 24 mars, on commémore en Argentine le coup d’État de 1976 et leurs milliers de disparus. En 2021, comme l’an dernier, le jour sera bien férié mais il n’y aura pas les défilés désormais traditionnels organisés par les différentes associations de victimes qui défendent et promeuvent les droits de l’homme et la démocratie : Madres de Plaza de Mayo (scindées en deux organisations), Abuelas, HIJOS, Familiares, CELS, etc.
Le président a donc fait une visite hier au musée de la mémoire et des droits de l’homme situé sur le campus de l’ancienne école supérieure de mécanique de la marine (ESMA) dont le gouvernement argentin voudrait faire inscrire au patrimoine mondial, où a été caché une prison clandestine et un centre de torture sous la dictature et où sont installés maintenant le ministère de la Justice et plusieurs centres culturels animés par les associations des droits de l’homme. Alberto Fernández était entouré de représentants de ces associations et tout ce beau monde a oublié les gestes barrières… Trop difficile de maintenir les distances dans une culture aussi tactile que l’argentine !
Alberto Fernández a planté un arbre qui fait de magnifiques fleurs mauves au printemps et prononcé un discours qui a frappé par son ton partisan, ses critiques envers cette partie de la droite qui se présente comme « républicaine », de plus en plus alignée sur le trumpisme (1), et qui ne parvient plus à cacher son envie de réhabiliter à un degré ou à un autre la dernière dictature militaire ou de se réclamer de tel ou tel aspect de sa politique et de contester par tous les moyens les condamnations à de longues années de prison ferme des derniers bourreaux encore en vie et qui se morfondent en prison, à l’issue de procès équitables.
Bref, le président a fait un discours de campagne électorale, ce qui ne saurait surprendre à six mois des primaires de mi-mandat, si tant est que ce pré-scrutin se tienne en août prochain, eu égard à la situation sanitaire qui reste critique du fait de la présence des variants dits anglais et brésiliens et la pénurie de vaccins (l’Argentine n’a pas des trésors sans fin pour acheter à tous les laboratoires du monde des doses souvent à prix exorbitants).
Pour aller
plus loin :
lire l’article de Clarín, qui soutient l’opposition
Mise à jour du 22 mars 2021 :
lire l’article de La Prensa
lire l’article de La Nación