Il se pourrait bien que le président Alberto Fernández ait visé juste en rappelant lundi à tout l’électorat les dommages qu’une politique néolibérale a causés à l’ensemble du pays et notamment à quelques uns de ses services publics (santé, éducation et recherche) avec l’emprunt démesuré contracté auprès du FMI. La désormais opposition s’est beaucoup montré ses dernières heures pour tenter de justifier à tout prix ces décisions contestables. On est au début d’une année d’élections de mi-mandat et ce rappel, un 1er mars, du passif de la droite pourrait bien avoir son effet dans les urnes dans six mois.
Página/12
s’en donne donc à cœur-joie ce matin avec cette une qui
représente l’équipe ministérielle en charge de l’économie
sous la présidence de Mauricio Macri : un orchestre de tango
moderne et plutôt underground (tout ce qu’ils ont toujours
détesté), avec l’ancien président à la place de Piazzolla (qui
a été le premier à jouer debout, un pied sur un tabouret pour
soutenir l’instrument, ce qui a donné l’exemple à beaucoup
d’instrumentistes actuels) et sur fond d’un tango des années
1920 : Mano
a mano
(nous sommes quittes).
On ne peut pas m’obliger à déposer contre moi-même.
Dans cette
chanson, le parolier, le poète Celedonio Flores, fait parler un
homme du peuple qui prend congé de sa maîtresse devenue cocotte
depuis qu’elle a accepté de se faire entretenir. Il lui dit :
« et si j’ai laissé quelque petite dette (Página/12
lui fait parler de « grosse dette »), tu la mettras sur
le compte de l’abruti qui te paye tes factures ».
A noter que ce matin, dans les journaux de droite, on ne retrouve pas les plaidoiries pro domo des ex-ministres visés par le président dans sa catilinaire de lundi. Seraient-ils en train de vraiment laisser tomber ces hommes ?
Pour aller
plus loin :
(1) Mano a mano fait bien entendu partie du corpus de chansons que j’ai traduit dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, paru aux Éditions du Jasmin.