Un certain nombre d’organisations militantes de tangueros, de toutes les disciplines (musique, danse) et tous les secteurs (milongas, orchestres, enseignement, etc.) viennent d’écrire au président de la commission culturelle de la Legislatura de Buenos Aires, un élu de Juntos por el Cambio (majorité municipale) : elles demandent l’annulation du Festival de Tango de Buenos Aires et du Mundial de Tango pour cette année.
Ces deux manifestations jumelles se tiennent traditionnellement dans la deuxième quinzaine du mois d’août. L’année dernière, elles s’étaient tenues en ligne, ce qui avait consterné de nombreux participants : les danseurs ne vivent pas toujours, loin de là, dans un appartement qui leur permet de s’entraîner et de se filmer. Il en va de même pour les musiciens solistes, sans parler des ensembles pour lesquels cette modalité était impossible à mettre en place, surtout quand la crise commençait et que les gens n’avaient pas encore pu s’organiser et s’équiper. La double manifestation n’avait donc pas aidé le monde du tango à améliorer sa situation. Seuls les artistes consacrés s’y étaient retrouvés, alors qu’ils sont ceux qui en ont le moins besoin en ces temps de crise aiguë.
Les associations professionnelles protestent donc contre la politique culturelle de la Ville Autonome de Buenos Aires, l’affectation des budgets qui devraient leur être alloués et l’absence d’élaboration par les pouvoirs publics de protocoles sanitaires adaptés à leurs activités qui se meurent. Elles demandent que le budget du Festival et du Mundial soit redistribué aux professionnels de ces différents secteurs pour les aider jusqu’à la fin de la crise sanitaire.
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