Alberto Vaccarezza, né à Villa Crespo le 1er avril 1886 et décédé dans le même quartier le 6 août 1959, a été l’un des plus populaires et des plus prolifiques auteurs de théâtre argentin du 20ème siècle. Il a particulièrement brillé dans ce genre si particulier à la Buenos Aires des années 1900 à 1930 qu’on appelle le sainete porteño, un théâtre populaire de pièces courtes qui sont autant de formidables témoins de la vie des petites gens qui vivaient dans la capitale argentine.
2009 marquant le cinquantième anniversaire de sa mort, la maison d’édition Colihue vient d’achever la réédition de plusieurs de ses pièces, dont Cuando un pobre se divierte (1921), Juancito de la Ribera (1927) et La comparsa se despide (1932) (1) pour ce qui concerne le sainete porteño. Le recueil, en format de poche, rétablit les textes originaux et présente en plus une étude réalisée par Jorge Dubatti, un critique contemporain. Le prix est de 45 $, ce qui en fait un livre pas particulièrement bon marché eu égard au niveau de vie moyen local.
Vaccarezza, outre son théâtre et plusieurs scénarios pour le cinéma, a aussi signé de nombreuses letras de tango, dont treize ont été chantées par Carlos Gardel, qu’il connaissait bien et fréquentait souvent. Les trois plus célèbres de ses tangos sont sans doute Padre nuestro, Talan Talan et Araca corazón, tous les trois sur une partition de Enrique Delfino.
Voilà ce que donne Padre nuestro, par la voix de Carlos Gardel (et grâce à Todo Tango, comme d’habitude).
(1) Quand un pauvre s’amuse, Jeannot qui vit sur la rive (sous entendu du Riachuelo ou du Río de la Plata), Le groupe de carnaval s’en va.