samedi 16 janvier 2010

Horacio Molina sur Radio Paradiso à la Radio Suisse Romande [ici]

Image tirée du site de la SRS

Encore un podcast, francophone (youpi !), sur le tango. Aussi intéressant que le podcast de Télérama consacré à Alfredo Arias (voir mon article sur cette interview) et aussi authentiquement tango qu'une émission de Fractura Expuesta, mais dans la langue de Molière... C'est pas beau, ça ! Vive ce journaliste intelligent, fin et humble, Gérard Suter, qui nous offre, sur le site de la SRS, cette somptueuse heure de tango, de vrai tango, avec quatre artistes d'une grande finesse, le chanteur Horacio Molina, qui se produira au milieu mercredi et jeudi prochain à Fribourg et à Onex (voir mon article au sujet de ces deux concerts) et un jeune trio, composé d'un chanteur et de deux guitaristes, que je découvre en même temps que vous, un trio fondé en 2006, Fulanos de Tal (1) et qui vient de publier, en 2009, son premier disque, Bien criollo.

Une merveille de podcast à aller écouter directement sur le site ou à télécharger, en format Real Player. Les archives sont organisées de telle sorte qu'il n'y a pas le feu au lac pour le récupérer. Même si vous découvrez cet article dans plusieurs semaines, vous pourrez toujours accéder au document avec le lien que je vous donne. Sinon, ce n'est pas compliqué, il vous suffira de parcourir les archives pour trouver celle datée du 15 janvier 2010, puisqu'il s'agit tout simplement de l'émission diffusée hier soir...

Un mot sur cette émission d'un peu moins d'une heure de rang (soustrayez la durée du bulletin d'information). Elle passe tous les soirs de la semaine, du lundi au vendredi, en direct, de 19h à 20h. Et ça s'appelle Radio Paradiso (Session Paradiso) et ça passe sur la Première. Gérard Suter invite des artistes différents chaque soir et prend calmement le temps de les présenter, de les accueillir, de les interviewer et de faire entendre leur talent. Il a pris le temps de bien préparer son émission, il s'est informé, il n'est donc pas dans l'approximation et il nous épargne les clichés habituels (merci à lui parce que sur le tango, ce ne sont pas les âneries ni les platitudes qui nous manquent à la radio, à la télé, dans les journaux...). Et bien sûr, avec une heure d'antenne, sans coupure publicitaire, on peut s'attarder, se comprendre, approfondir les choses et ça donne une émission passionnante, agréable, qui vous fait passer un bon moment de détente et de culture. Gérard Suter semble bien s'intéresser à toutes les musiques du monde, tantôt avec un lien à l'actualité de telle ou telle salle d'une ville de Suisse romande, tantôt sans. Et ce que j'ai le plus apprécié, c'est qu'il ne cherche pas à montrer sa science. Il pose des questions sur le fond sans se mettre en valeur au détriment du temps de parole de son invité comme trop de ses confrères (en tout cas sur les ondes françaises). Ni l'anecdotique ni l'indiscrétion n'intéressent cet intervieweur. Mieux encore, Gérard Suter est capable de se reprendre et de se corriger en toute simplicité, comme lorsqu'il tente de prononcer le titre, pas simple, du disque de Fulanos de Tal (3).

Bref, une émission de grand qualité qui fait du bien aux oreilles et au cerveau, qui ne tombe pas dans la promo bassement commerciale et que je remercie donc du fond du coeur Pierre Olivier et Françoise Bonnet, des Trottoirs de Buenos Sierre, de m'avoir fait connaître il y a quelques heures, grâce à un de ces mails dont ils ont le secret (le lien vers l'association des Trottoirs de Buenos Sierre, dans le Valais, est disponible dans la rubrique Eh bien dansez maintenant ! dans la partie basse de la Colonne de droite).

Horacio Molina occupe plus de 35 minutes du programme. Il est la vedette qui tracte les trois jeunots derrière soi, avec une générosité qui lui ressemble bien. Horacio Molina a longtemps vécu en France. Il parle donc parfaitement notre langue et donne l'interview entièrement en français, avec un accent si léger que ça ne vous empêchera absolument pas de le comprendre. Horacio se trouve actuellement en Suisse pour deux concerts qu'il doit donner avec le pianiste Gustavo Beytelman et qui sont un grand succès puisque l'une des salles est déjà pleine et qu'il a même fallu la reconfigurer pour faire entrer plus de monde. Vous entendrez donc un extrait du disque Buenos Amigos, son dernier disque en date (chez AcquaRecords, avec le soutien de Tangostore, la boutique en ligne de Zivals), et où il chante accompagné par Beytelman Malena de Homero Manzi et Lucio Demare (avec petite présentation par ses soins sur le contenu du texte).
Horacio est par ailleurs venu au studio avec sa guitare et il chante en direct deux autres morceaux, Flor de Lino, très célèbre valse de Homero Expósito et Héctor Stamponi, et le tango Rubi de Enrique Cadícamo et Juan Carlos Cobián.

Comme tout est en français, je vous laisse aller écouter, sans trop vous dévoiler le contenu de cette longue interview où Horacio Molina raconte son rapport au tango et à la musique, parle de la culture du tango et de Carlos Gardel et de Gustavo Beytelman et laisse couler comme ça vient sa passion pour cette musique et pour son métier. Régalez-vous !

La deuxième partie de l'émission, plus courte, un bon quart d'heure seulement, est consacré à ce jeune trio, récemment formé, Fulanos de Tal. Une interprète facilite le dialogue. Vous entendrez donc directement leurs propos en espagnol (castellano, comme disent les Argentins) puis, ensuite, une reprise fidèle dans notre langue, pas toujours complète à la virgule près mais on s'en moque. Ce qui compte, c'est l'atmosphère conviviale et sans formalité qui règne dans l'émission et qui ressemble beaucoup à ce que vous pourriez entendre en vous connectant aux émissions que je vous recommande de temps à autre à Buenos Aires. On les écoute dans Ventarrón de José Horacio Staffolani et Pedro Maffia et Mano cruel de Armando Tagini et Carmelo Mutarelli (4). Comme le commente Horacio Molina juste après, c'est une interprétation de grande valeur, parce qu'elle est naturelle et simple et que le groupe sert les oeuvres avec le coeur, avec sa sensibilité, sans se faire mousser. Ils se produisent très prochainement, ce soir et au tout début de la semaine, sur trois concerts, tous à Genève. C'est la première fois que je vous parle d'eux mais m'est avis que ce n'est pas la dernière.

La page de l'émission du 15 janvier comporte les liens vers le site de Horacio Molina et sa page Myspace (vous trouverez aussi son site dans la rubrique Grillons, zorzales et autres cigales, de la Colonne de droite) et vers la page Myspace de Fulanos de Tal. Allez-y...

Pour accéder à la page globale de Radio Paradiso, cliquez sur ce premier lien.
Pour accéder à l'émission du vendredi 15 janvier, cliquez sur ce second lien.

En cliquant sur le nom de Horacio Molina dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, vous pouvez accéder à tous les articles qui le concerne dans Barrio de Tango, vous accéderez aux mêmes articles en cliquant sur son nom dans la rubrique Vecinos del Barrio dans la Colonne de droite. Si vous cliquez sur le mot ici, vous trouverez tous les articles sur les événements relatifs au tango en Europe francophone (et même de temps en temps un petit peu en Espagne).

(1) Tal et Fulano, c'est comme Untel en français. Autrement dit, ils ont choisi de s'appeler Les Inconnus ou les N'importe qui.
(2) Lo mismo que "No te apures"... en suizo popular.
(3) Comme ce serait bien d'avoir des animateurs suisses sur les radios... françaises !
(4) Sur les 5 morceaux chantés au cours de cette émission, 2 sont traduits dans mon prochain livre, Barrio de Tango (voir mon article sur cette prochaine parution et le contenu de l'ouvrage) et 1 fera sans doute un jour ou l'autre l'objet d'une publication en version bilingue sur la page Ecouter du site de Gisela Passi et Rodrigo Rufino (le lien à leur site se trouve dans la rubrique Eh bien dansez maintenant !, dans la Colonne de droite).