L'exposition intitulée Homero Manzi y el Cine s'ouvrira au Museo Casa Carlos Gardel, rue Jean Jaurès 735, le jeudi 12 mai 2011. Le public pourra la visiter du mercredi au lundi, de 11h à 18h. L'entrée au Musée est de 1 $ tous les jours d'ouverture, sauf le mercredi, où l'entrée est libre et gratuite.
Homero Manzi (1907-1951) est l'un des tout premiers poètes du tango. C'est à lui qu'on doit le texte de Barrio de Tango, Sur, Malena, Discepolín, El último organito ou Milonga sentimental (1). C'est aussi un militant politique de la cause nationale et des droits de l'homme, à une époque où l'Argentine était sous la coupe de l'impérialisme britannique. C'est aussi un scénariste de cinéma et même un co-réalisateur pour ses deux derniers films, El último payador et Pobre mi madre querida (son double hommage au payador José Betinotti, né en 1878 et décédé en 1915). Ces dernières années, il a lui-même été le sujet de deux long-métrages, l'un Manzi, un poeta en la tormenta (Manzi, un poète dans l'orage), qui est un film sur sa vie, à travers un scénario supervisé par son fils, le poète et compositeur Acho Manzi (voir mon article du 22 septembre 2009), et Manzi, una geografía, un documentaire de 65 minutes dont l'avant-première a eu lieu au Museo Casa Carlos Gardel le 2 mai, veille du 60ème anniversaire de la disparition du poète (voir mon article du 28 avril 2011).
Au cinéma, Homero Manzi a caressé le projet de fonder un cinéma argentin qui aurait pu porter la légende de l'Argentine, comme le western porte la légende de la Conquête de l'Ouest si constitutive de la culture profonde des Etats-Unis. Malgré ses efforts, il n'aura pas vu surgir ce type de cinéma mais depuis quelques années, les cinéastes argentins reprennent ce flambeau, ce que la stabilisation progressive de la démocratie rend peu à peu possible.
L'exposition propose un parcours dans la carrière et l'oeuvre cinématographiques de Manzi et des grandes collaborations avec l'écrivain Ulyses Petit de Murat, son co-scénariste sur plusieurs films, les compositeurs Sebastián Piana, Lucio Demare et Aníbal Troilo, les acteurs qu'il fit jouer, dont le chanteur, comédien et lui-même réalisateur Hugo del Carril. Partitions, affiches, photos, disques, contrats, articles parus dans la presse de l'époque ainsi que des documents sur les projets que sa mort précoce laissa inachevés.
L'exposition est présentée par le conservateur du Museo del Cine Pablo Ducrós Hicken, le musée du cinéma de Buenos Aires.
L'exposition durera quelques semaines.
(1) Tous ces tangos sont présentés, en version originale et en traduction en français, dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié en 2010 aux Editions du Jasmin. Ils se trouvent respectivement aux pages 48, 234, 42, 187, 235, 22.