Photo Pablo Piovano (Pagina/12) |
Le monde de la culture est de nouveau descendu dans la rue hier à Buenos Aires pour protester contre la politique du gouvernement de la Ville autonome et plus précisément cette fois-ci contre les fermetures de milongas qui se multiplient ces derniers temps dans la capitale argentine sous des prétextes spécieux : de tout petits manquements à des règles de sécurité comme un tuyau d'eau anti-incendie trop court d'un mètre au Club Sunderland, fermé il y a une semaine, alors qu'il aurait suffi de mettre l'exploitant en demeure d'installer dans les quinze jours un tuyau aux normes... La colère des milieux culturels est d'autant plus vive que ce même gouvernement se montre beaucoup plus laxiste sur d'autres activités dont il est plus proche, comme les restaurants et les hôtels.
Du coup, l'association des organisateurs de milongas avait appelé hier à un rassemblement sur Avenida de Mayo au pied du siège historique du Gouvernement portègne (l'ancienne mairie d'avant les années 90 lorsque Buenos Aires a achevé d'établir son autonomie dans un pays fédéral) et l'avenue s'est transformée, malgré le froid, en piste de danse.
Les gouvernements pro-Etats-Unis, comme celui, néolibéral, de Mauricio Macri, ont toujours vu d'un mauvais oeil les milongas à moins qu'elles ne devinsent des pompes à fric, or les milongas que l'on ferme à tour de bras en ce moment ne répondent pas vraiment à cette définition. Ce sont des lieux surtout fréquentés par les Portègnes, loin du centre-ville où commencent à se bousculer les touristes venus de l'hémisphère nord pour leurs vacances d'été et chouchoutés par ce gouvernement mené par un homme d'affaires (à condition toutefois qu'ils aient beaucoup de sous et qu'ils ne prennent jamais les transports en commun qui n'ont rien prévu de particulier pour eux, bien au contraire !).
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