Quel manque de goût dans la communication du CCK ! |
Le tout nouveau Stabat
Mater qui sera créé demain, samedi 2 juillet 2016, à 20h, au CCK,
dans la grande salle dont le nom évolue (1), a été commandé à un
compositeur suisse, Simon Ho. Il est établi à Bruxelles et a déjà
vécu à Buenos Aires, en 2006, à l'invitation de la mezzo-soprano
qui interprétera l'oratorio demain, Susana Moncayo. C'est elle qui a
souhaité que le pianiste Simon Ho compose cette œuvre qui sera
présenté demain avec la Misa Criolla, composée en 1964 par Ariel
Ramírez, la première messe chantée sur l'ordinaire hispanophone
(temporaire) issu de Vatican II (dont les travaux n'étaient pas
encore terminés).
Le compositeur helvète
est reconnu pour son excellente connaissance de la musique argentine
dans toute sa diversité et ses nuances culturelles et esthétiques.
Comme quoi, même en Europe, on peut découvrir l'Argentine musicale
autrement qu'à travers une danse de couple...
Entrée libre et gratuite,
mais limitée par un système de retrait des places aussi peu commode
que possible.
Une culturelle de Página/12 avec les trois artistes de gauche à droite : Susana Moncayo, Jaime Torres et Simon Ho |
Cette méditation en musique sur la douleur de la Vierge debout au pied de la Croix où son Fils agonise est dédiée à toutes les mères qui luttent pour leurs enfants, ce qui en
Argentine renvoie immédiatement au tragique et courageux combat des Mères de la
Place de Mai, avec leurs deux associations divergentes, Madres de
Plaza de Mayo, la plus connue au niveau international, et Madres de
Plaza de Mayo Linea Fundadora, beaucoup moins sectaire du point de
vue idéologique.
L'oratorio est écrit,
selon la tradition européenne, pour trois voix, une soprano, une
mezzo-soprano et un baryton, un quatuor de cordes, un orgue et la
touche criolla est apportée par le charango, qui sera joué par
Jaime Torres, le créateur de la Misa Criolla. Tout un symbole !
L'Ambassade suisse apporte
son soutien à cette création mondiale.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (interview de Simon Ho, Susana Moncayo et Jaime Torres)
lire l'article de Clarín
(interview de Simon Ho).
Ajout du 2 juillet 2016 :
lire l'article de La Nación
Ajout du 2 juillet 2016 :
lire l'article de La Nación
(1) Depuis l'ouverture de
ce vaste et prestigieuse centre culturel il y a un an, cette salle
s'appelle Ballena Azul (en hommage aux cétacés dont la Patagonie, si chère au cœur de la famille Kirchner, est l'un des sanctuaires). Sur le site Internet relooké de
l'institution, il n'est question que de la Sala Sinfónica. Mais sur
le visuel digital, on voit apparaître le nom plus poétique de
Ballena Azul. Et pour le reste, la communication officiel du centre
est d'une tristesse et d'une austérité tout à fait affligeante,
bien propre à faire peur au public, comme la modalité de retrait
des places qui est, comme d'habitude dans la Buenos Aires macriste,
une usine à gaz impraticable pour les gens qui sont astreints à des
horaires de bureau, comme la grande majorité des Portègnes puisque
la ville vit à 75 % des activités tertiaires.