C'est un incident très
inquiétant qui s'est produit dans la nuit de dimanche à lundi vers
minuit. Des hommes cagoulés, habillés de noir et armés de
matraques et autres instruments contondants, ont profité de
l'absence de policiers à proximité pour faire irruption dans les
locaux d'un journal gratuit engagé (de gauche), Tiempo Argentino,
récemment vendu par son propriétaire kirchneriste, dont l'empire
médiatique a été mis à mal par la défaite électorale du
successeur désigné par Cristina Kirchner, à un homme d'affaires à
la très trouble réputation. En l'absence d'une procédure de licenciement légale, les journalistes se sont maintenus à leur poste, sans être payés depuis le rachat du journal, et occupent les locaux. Le nouveau propriétaire, qui a été clairement reconnu
par de nombreux témoins et victimes, accompagnait les voyous qui ont
défoncé tout ce qu'ils ont trouvé sur leur passage avant de quitter les locaux éventrés en s'enfuyant par les toits. Ils ont expulsé
tous ceux qui travaillaient là, journalistes et employés
administratifs, sans que la force publique ne vienne au secours de
personne. Un mode d'action qui renvoie les Argentins aux méthodes
en vigueur sous la dernière dictature militaire.
La photo publiée en une de La Nación ne laisse guère de doute sur le caractère délibérée de l'assaut subi par le quotidien gratuit |
L'outil de travail de
Tiempo Argentino a été intégralement détruit, tout le câblage a
été coupé, les ordinateurs renversés, les murs dépouillés de
tous les documents qui y étaient affichés et les effets personnels
des salariés ont été confisqués, volés ou détruits par les
intrus. Les journalistes molestés ont porté plainte contre le
nouveau propriétaire du titre.
Hier matin déjà, on
trouvait des reportages à chaud sur les événements sur les sites
Internet de Clarín et de La Nación, qui ne sont pas du même côté
politique que leurs confrères passés à tabac mais que les
événements scandalisent profondément. L'incident n'était pas
encore terminé mais ils avaient mis sous presse et seuls les sites
Web rendaient compte de ces informations. On ne trouvait rien sur La
Prensa ni même, et c'était plus étonnant, sur Página/12.
Il n'en va pas de même
aujourd'hui où les quatre titres en parlent, La Nación y consacrant
même sa photo de une.
Il faut maintenant
attendre de voir comme la justice va s'emparer de l'affaire et la
suite qu'elle y donnera, ainsi que les réponses que les ministres
fédéraux donneront aux questions qui leur seront posées en séance
au Congrès. Les autorités locales de Buenos Aires devraient elles
aussi être mises sur le grill puisque la police fédérale à Buenos
Aires est placée sous la responsabilité du Chef du Gouvernement
portègne et confondue avec la police métropolitaine pour son
fonctionnement.
Sans attendre et alors que Mauricio Macri se trouve à l'étranger, la Casa Rosada a condamné cet attentat contre la presse (lire à ce propos le communiqué officiel de la Présidence argentine).
Sans attendre et alors que Mauricio Macri se trouve à l'étranger, la Casa Rosada a condamné cet attentat contre la presse (lire à ce propos le communiqué officiel de la Présidence argentine).
Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín
lire l'article de La Prensa
Ajouts du 7 juillet 2016 :
lire cet article où La Nación fait le point sur les antécédents de l'homme d'affaires acquéreur et agresseur de ses propres entreprise et personnel (un escroc patenté, qui achetait en particulier des voitures de luxe avec des chèques en bois !)
lire cet article de La Nación sur les mesures prises en urgence par la justice.
Ajout du 8 juillet 2016 :
lire cet article de La Nación sur la situation de Radio América, l'autre bijou du groupe kirchneriste vendu à cet étrange homme d'affaires dont les motivations et la réalité des achats restent bien mystérieuses.
Ajouts du 7 juillet 2016 :
lire cet article où La Nación fait le point sur les antécédents de l'homme d'affaires acquéreur et agresseur de ses propres entreprise et personnel (un escroc patenté, qui achetait en particulier des voitures de luxe avec des chèques en bois !)
lire cet article de La Nación sur les mesures prises en urgence par la justice.
Ajout du 8 juillet 2016 :
lire cet article de La Nación sur la situation de Radio América, l'autre bijou du groupe kirchneriste vendu à cet étrange homme d'affaires dont les motivations et la réalité des achats restent bien mystérieuses.