Le petit écolier argentin
qui depuis plusieurs années enseigne sur la chaîne éducative Paka
Paka à peu près tout le programme scolaire aux enfants argentins, Zamba, le petit Correntino qui aime goûter avec du chipá (le snack à la farine de manioc et au fromage de sa province), revient sur le devant de la scène à l'occasion des fêtes du
Bicentenaire qui correspondent aussi aux vacances d'hiver.
Pendant l'ère
kirchneriste, le petit écolier en blouse blanche n'a pas échappe à
l'idéologisation de le secteur public. Il a été ici ou là un
véritable support de propagande politique, notamment pour parler aux
minots de personnages politiques comme Domingo Faustino Sarmiento, la
bête noire des peronistes, qui en font un parangon de la droite
libérale anglophile contre laquelle ils ont toujours lutté. D'après
La Nación, le petit bonhomme, qui a conservé sa ligne picturale
intacte, serait désormais débarrassé de ces oripeaux politiques et
pourrait être mis sous tous les yeux, sans risquer de pré-conditionner les futures consciences politiques des têtes blondes. Je
demande à voir, je suis comme saint Thomas sur ces affaires-là (il arrive qu'on remplace une idéologie par une autre, plus discrète mais non moins prégnante).
On retrouve les
personnages habituels avec leurs caractéristiques picturales :
Zamba lui-même, la petite esclave noire des temps coloniaux avec son fichu coloré sur la tête (à l'antillaise), l'institutrice en blouse blanche comme il convient, le bus scolaire
orange qui permet aux enfants d'aller visiter tout le pays, les héros
historiques de la Révolution de 1810 (San Martín, Belgrano, les
grenadiers à cheval qui ici sont à pied, etc.) et les lieux
emblématiques (le Cabildo de Buenos Aires, la Casa Histórica de
Tucumán, très en vedette ces jours-ci, les Andes avec leurs neiges
éternelles qui préparent déjà le programme de l'année
prochaine)...
Capture d'écran |
Reste à espérer que la
créativité pédagogique et artistique qui a marqué de son
empreinte cette formidable série est toujours là, derrière les
pupitres de Paka Paka. Car grâce à ce programme, les enfants ont
fait des progrès considérables dans la connaissance de l'histoire :
lors des visites des musées, ils reconnaissent maintenant seuls les
portraits des héros historiques, ce qui facilite grandement le
travail des guides et enrichit le contenu muséologique qui peut leur
être proposé. Et ce n'était pas du luxe !
Pour aller plus loin :
lire l'article de La Nación, qui, fondée par Bartolomé Mitre, l'autre grand parangon de
l'idéologie libérale anglophile, semble soulagée par ce changement
que la rédaction appelait de ses vœux
consulter le site Web de Paka Paka, où l'on peut voir les différents épisodes du programme.
Ajout du 13 juillet 2016 :
lire l'article de La Nación sur la réouverture du parc pédagogiques d'attraction scientifique et technique Tecnópolis où Zamba retrouve sa place, alors qu'on l'en avait cru à jamais exilé... Zamba et d'autres succès de la période précédente, mais débarrassés (dit le quotidien) de la charge de propagande idéologique qui marquait la version kirchneriste.
Ajout du 13 juillet 2016 :
lire l'article de La Nación sur la réouverture du parc pédagogiques d'attraction scientifique et technique Tecnópolis où Zamba retrouve sa place, alors qu'on l'en avait cru à jamais exilé... Zamba et d'autres succès de la période précédente, mais débarrassés (dit le quotidien) de la charge de propagande idéologique qui marquait la version kirchneriste.