Le plus gros titre est consacré aux dernières décisions gouvernementales : le gel des loyers et des mensualités de crédits hypothécaires pour six mois. |
Cette nuit, dans une clinique où il avait été admis mardi en urgence, le directeur de la rédaction et actionnaire
minoritaire (mais historique) de La Nación, Bartolomé Mitre, s’est
éteint. Il aurait eu 80 ans le 2 avril prochain. Il descendait en
droite ligne du fondateur du journal, l’homme politique Bartolomé
Mitre (1821-1906), l’un des premiers présidents constitutionnels
de l’Argentine et son premier historien national.
Bartolomé Mitre,
directeur de La Nación, était un fier représentant de l’idéologie
de la droite oligarchique argentine et sud-américaine, très
agressif envers la gauche et méprisant au-delà de ce qui est
concevable envers le peuple ("la clase baja", la classe basse). Son
mode de vie et ses trois mariages en sont eux aussi assez
représentatifs de l’élite économique du pays. Un personnage très
polémique dans le paysage politique argentin et couvert d’honneurs
à l’étranger, eu égard à la puissance du quotidien qu’il
dirigeait, avec 40 % des parts détenues par sa famille.
En France, il avait
reçu la Légion d’Honneur à titre étranger. Il avait aussi des
décorations espagnoles, brésiliennes, italiennes, etc.
Ce matin, son journal a
la décence de ne pas faire de cette disparition la nouvelle
principale de sa une, dont la majeure partie est occupée par la
thématique de la pandémie et de ses conséquences. C’est une
délicatesse qu’il convient de saluer.
Dans sa nécrologie,
Página/12 ne ménage pas le disparu. Quant à La Prensa, qui met
l’information à sa une, elle n’a publié l’article en ligne
qu’assez tard dans la journée.
Pour en savoir plus :
lire l’article de Clarín