mardi 17 mars 2020

Faudrait voir à pas confondre prophylaxie et vacances ! [Actu]

Le gros titre secondaire en rouge :
"Les fêtards ont mis Alberto en colère"
Le président argentin s'est accordé hier quelques minutes de recueillement
dans la chapelle de la Casa Rosada
entre deux réunions de crise (1).
Cela ne pouvait que plaire à La Prensa
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Malgré la conscience qu’ils ont de l’état dans lequel se trouve leur système hospitalier (beaucoup de très bons professionnels mais des moyens pas toujours à leur hauteur), beaucoup d’Argentins se comportent comme tant de Français ce week-end : ils confondent arrêt de l’activité pour un confinement qui doit casser la dynamique de la contagion avec vacances d’été.

Hier, alors que s’annonçaient les mesures de confinement, on a vu se former des embouteillages incroyables vers les plages de l’Atlantique du côté de Bahia Blanca, dans la Province de Buenos Aires. Cela a valu un coup de gueule du si calme président Alberto Fernández qui a rappelé ses compatriotes à un peu plus de jugeote et de sens civique : si on vous autorise à ne plus aller au travail, si on renvoie les enfants à la maison au lieu d’aller à l’école, c’est pour que vous vous protégiez et que vous protégiez les autres, pas pour que vous alliez en nombre vous prélasser sur la plage et faire de la bronzette !

Une de La Nación ce matin

Il y en a un autre qui a dit à peu près la même chose hier, sur tous les médias audiovisuels, aux "Gaulois réfractaires". Et autant il a eu tort de parler ainsi au Danemark, autant ce week-end bon nombre d’entre nous lui ont donné raison, en particulier les Parisiens qui se prélassaient en famille et entre amis dans les espaces verts et sur les quais de la Seine !

Pour aller plus loin sur la situation argentine :
lire l’article de Página/12 sur l’exode bonaerense vers Monte Hermoso à Bahia Blanca
lire l’article de Página/12 sur les déclarations du président
lire l’article de La Nación sur les deux kilomètres d’embouteillage à Bahia Blanca
lire l’éditorial de une de La Nación sur la minuscule conférence de presse tenue par le président hier à la Casa Rosada, avec une dizaine de journalistes dans la salle, pour dire et redire les quelques consignes de bon sens en ce temps de pandémie.



(1) La religion catholique est toujours religion d'Etat en Argentine. Il n'y a pas que quelques décennies que le chef d'Etat peut ne pas être catholique. C'était une condition sine qua non jusqu'au retour de la démocratie en 1983.