La militance en faveur de l’avortement légal (symbolisé par le foulard vert) s’exprime aussi à
travers le tango : c’est ce que démontre l’interview de
cinq jeunes parolières (letristas) de tango que publie Página/12 en
cette semaine qui doit s’achever sur deux manifestations célébrant
le tango féminin : Tango Hembra (tango femelle) (1) les 6 et 7
mars et La Noche de las Pibas (la nuit des mômes), le 8 mars.
Ces jeunes parolières,
qui sont souvent des musiciennes intégrées dans des formations
professionnelles et qui font la une des pages culturelles de
Página/12 ce matin, sont Victoria de Raimondo, Belén Canestari,
Barbara Aguirre, Ana Sofía Stamponi et Juliana Manoukian. Leurs
écrits parlent d’aujourd’hui, des problématiques féministes et
politiques au sens grec de l’adjectif. Le tango a toujours été la
voix de la cité. Il le redevient après avoir surmonté la crise
piazzollienne, puisque Astor Piazzolla (dont on fêtera l'année prochaine le centenaire) avait tout écrasé sur son passage
(bien aidé en cela par la situation politique en Argentine, entre
dictature et impérialisme culturel états-unien).
Dans ce long article,
toutes les cinq expliquent comment et pourquoi les enjeux qui
traversent la société argentine trouvent écho dans leurs textes. A
la fin de la semaine, Vanina Steiner (2), une tangologue féministe
et moderniste qui avait, il y a quelques années, lancé la revue
auto-éditée Tinta Roja, présentera son livre où elle les a réunies
et qui a paru il y a environ six mois aux éditions homonymes :
Mirada de Mujer (regard de femme).
A découvrir en lisant
cette longue interview.
Ajout du 4 mars 2020 :
J'apprends par Solange Bazely que Vanina Steiner présentera ce livre le 4 juin 2020, à 18h30, à l'Institut Cervantes de Toulouse et qu'il sera très bientôt consultable dans la bibliothèque de cette institution.
Ajout du 4 mars 2020 :
J'apprends par Solange Bazely que Vanina Steiner présentera ce livre le 4 juin 2020, à 18h30, à l'Institut Cervantes de Toulouse et qu'il sera très bientôt consultable dans la bibliothèque de cette institution.
(1) Une paraphrase de
la célèbre définition : el tango es macho (le tango est
viril), que l’on trouve dans la bouche de tant de musiciens et
surtout de danseurs depuis que le tango existe, c’est-à-dire
depuis plus d’un siècle.
(2) J’ai eu la chance
de rencontrer Vanina Steiner à Toulouse, lors d’une édition du festival Tangopostale, et nous avons partagé l’animation d’une après-midi
dans l’une des librairies de la vieille Ville Rose.