mardi 3 mars 2020

Página/12 interviewe quelques parolières de tango [à l’affiche]


La militance en faveur de l’avortement légal (symbolisé par le foulard vert) s’exprime aussi à travers le tango : c’est ce que démontre l’interview de cinq jeunes parolières (letristas) de tango que publie Página/12 en cette semaine qui doit s’achever sur deux manifestations célébrant le tango féminin : Tango Hembra (tango femelle) (1) les 6 et 7 mars et La Noche de las Pibas (la nuit des mômes), le 8 mars.

Ces jeunes parolières, qui sont souvent des musiciennes intégrées dans des formations professionnelles et qui font la une des pages culturelles de Página/12 ce matin, sont Victoria de Raimondo, Belén Canestari, Barbara Aguirre, Ana Sofía Stamponi et Juliana Manoukian. Leurs écrits parlent d’aujourd’hui, des problématiques féministes et politiques au sens grec de l’adjectif. Le tango a toujours été la voix de la cité. Il le redevient après avoir surmonté la crise piazzollienne, puisque Astor Piazzolla (dont on fêtera l'année prochaine le centenaire) avait tout écrasé sur son passage (bien aidé en cela par la situation politique en Argentine, entre dictature et impérialisme culturel états-unien).


Dans ce long article, toutes les cinq expliquent comment et pourquoi les enjeux qui traversent la société argentine trouvent écho dans leurs textes. A la fin de la semaine, Vanina Steiner (2), une tangologue féministe et moderniste qui avait, il y a quelques années, lancé la revue auto-éditée Tinta Roja, présentera son livre où elle les a réunies et qui a paru il y a environ six mois aux éditions homonymes : Mirada de Mujer (regard de femme).

A découvrir en lisant cette longue interview.

Ajout du 4 mars 2020 :
J'apprends par Solange Bazely que Vanina Steiner présentera ce livre le 4 juin 2020, à 18h30, à l'Institut Cervantes de Toulouse et qu'il sera très bientôt consultable dans la bibliothèque de cette institution.



(1) Une paraphrase de la célèbre définition : el tango es macho (le tango est viril), que l’on trouve dans la bouche de tant de musiciens et surtout de danseurs depuis que le tango existe, c’est-à-dire depuis plus d’un siècle.
(2) J’ai eu la chance de rencontrer Vanina Steiner à Toulouse, lors d’une édition du festival Tangopostale, et nous avons partagé l’animation d’une après-midi dans l’une des librairies de la vieille Ville Rose.